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Le kilt ne paie pas

Par Ernestoviolin

L'Ile Noire
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Ou Tintin dans les Highlands. Même principe que le précédent. Ici le pays imaginaire s’appelle l’Ecosse, et Hergé le peuple de dégénérés roux et sales avec des jupes en laine épaisse. C’est un épisode sympathique quoique peu consistant, qui assemble avec plus ou moins d’adresse des morceaux d’intrigue : une première partie sur le continent avec une affaire de fausse monnaie, puis un périple en Ecosse dans le seul but d’introduire la séquence finale, mélange à peine masqué de King Kong et du monstre du Loch Ness.

D’un point de vue politique, Hergé surfe une nouvelle fois sur l’actualité avec la bande des faux monnayeurs, facteur anxiogène des démocraties d’époque. Ces épisodes d’avant-guerre contiennent des allusions fréquentes à la situation internationale, du temps où Hergé mouillait sa chemise avant de la sécher fissa sous l’Occupation.

La fin reste le moment mythique. C’est une chasse à l’homme angoissante et mémorable (qui se rappelle du reste de l’album, d’ailleurs ?) dans un château hanté au milieu d’un lac et de décors somptueux. Quoi d’autre à signaler ? Signe que les temps changent : le gorille ne sera pas embroché ou décapité dans un grand élan comique, mais bel et bien épargné, soigné, et bichonné comme un agneau. Milou, qui n’est pas encore une peluche décorative, tient là l’un de ses derniers grands rôles (il sauve la vie de Tintin au moins deux fois) avant de céder sa place au capitaine Haddock. Un des bandits ressemble à Allen Ginsberg, et il est plus amusant que le poète beatnik. Enfin, on fait la connaissance de Müller, ennemi récurrent de Tintin, personnage aussi maléfique que Rastapopoulos (probablement parce que ce sont deux chauves.) Belle couverture, sinon.


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