Film: "Shirin" d'Abbas Kiarostami

     J'ai vu quasiment toute l'oeuvre de  Kiarostami  . A Locarno , il y a quelque temps,  il y a eu une rétrospective , il était là ,     Depuis j'ai vu ses films plus récents  , des installations vidéo à la biennale d'art contemporain de Venise , des expositions de  photos à Locarno aussi et ailleurs    Depuis quelques derniers  films j'ai décroché... Et aujourd'hui "Shirin" ...C'est vrai que j'y allais avec un préjugé défavorable.. Il n'a pas le monopole de filmer des gens qui regardent un spectacle ,c'est dans la logique du" fonctionnement " de l'artiste, ne serait-ce que par curiosité de l'auteur  envers les personnes qui le regardent à travers ses oeuvres . Bergman a fait cela avec des enfants plus "nature" ou spontanés que des actrices habituées à "jouer" .  Le couple de réalisateurs Yervant Gianikian / Angela Ricci Lucchi  a aussi filmé des enfants regardant la télévision (vu à Locarno).  Sûrement d'autres que je ne connais pas ont eu cette  tentation .   J'ai vu dans" Shirin" une gallerie de portraits  sur fond de récit d'un conte  très connu en Iran .  J'ai vu ces actrices maquillées presque selon un stéréotype  : sourcils bien épilés et marqués,yeux cernés de noir (qui n'a pas coulé avec les larmes) .Juliette Binoche est la seule qui n'a aucun maquillage .  J'ai remarqué aussi des paupières qui se ferment   , des mains sur les visages  , peut-être pour montrer les bagues avec brillants (j'ai vraiment mauvais esprit ...) Derrière les visages filmés j'ai aperçu des hommes, quand même, les accompagnateurs de ces dames ?   Ce film me semble masquer , truquer ou maquiller un manque d'inspiration et je m'y suis ennuyée.   Le cinéma iranien a peut-être été trop chouchouté en France et  il a perdu sa fraîcheur des débuts ; c'est vrai qu'on ne peut pas toujours faire un cinéma pour l'éducation des jeunes , à un moment on a envie de faire autre chose , dans les limites de ce qui est permis ....  Il s'est adapté à ce qu'on attend de lui  .Et pourtant  j'ai été sûrement une des premières , dès sa sortie , à montrer à mes élèves "où est la maison de mon ami" bien avant qu'Alain Bergala l'inscrive dans la liste des films conseillés pour "école et cinéma" (j'ai pu le faire car j'oeuvrais à la programmation du ciné-club de ma ville).   Voilà ,j'attends le prochain film de Kiarostami  et j'espère qu'il me surprendra ...