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Allais et mondialisation : regarder la crise sans tabou

Publié le 22 janvier 2010 par Cajj

Allais et mondialisation : regarder la crise sans tabou

(Repères)

Maurice Allais, prix Nobel d'économie, a constaté en 1999 dans un livre : "La Mondialisation, La Destruction des Emplois et de la Croissance. L'Evidence Empirique". Il n'est pas question d'un essai. Il est question de savoir économique.

Allais
Maurice Allais constate par l'observation empirique des données, une cassure incon-testable dans la croissance française et européenne en 1974. Il attribue cette cassure à la politique mondialiste systématique de Bruxelles, dans un contexte d'instabilité des monnaies et réclame la mise en oeuvre de la préférence européenne avec l'érection de barrières douanières.

Notre première réaction consiste à disqualifier une thèse passéiste. Sauf que son tenant n'est pas un essayiste mais un scientifique, prix Nobel d'économie, libéral affirmé.

Alors ayons l'humilité de l'écouter. Sachons retirer les oeillères qui guident quelques fois nos pas. Réinterrogeons nos savoirs (croyances ?). Que dit-il ?

Il dit quelque chose de simple. Le marché n'est pas l'anarchie. Le marché est la confrontation non faussée des offres et des demandes. Or, il constate que le marché des changes (celui qui donne la valeur d'une monnaie par rapport aux autres) est erratique. Egalement que la mauvaise évaluation des monnaies associé à la pratique de niveaux de salaires très divergents est source de déstabilisation. Déstabilisation de quoi ? Déstabilisation du fonctionnement efficace des marchés.

Aussi affirme-t-il avec force et intelligence sa critique du tout mondialisme ; ce dernier marque la politique des OMC et autre Bruxelles ; il ne peut avoir comme conséquence que la déstabilisation des économies nationales et donc la destruction de l'emploi. Il préconise l'instauration de barrières douanières ou régulation des flux pour favoriser l'épanouissement des marchés et des économies régionales (européennes) ; autrement dit, il préconise l'ouverture contrôlée des marchés.

"Pour préserver le développement harmonieux du commerce mondial une protection communautaire raisonnable doit être assurée à l'encontre des importations des pays tiers dont les niveaux des salaires au cours des changes s'établissent à des niveaux incompatibles avec une suppression de toute protection douanière". Voilà quelle règle voudrait-il voir s'imposer au niveau européen.

Il cite un exemple, celui des marchés agricoles. Il mentionne que les prix peuvent varier de 1 à 2, d'une année à l'autre. Rien, rien dans la dimension économique ne saurait justifier une telle variation des prix. Aussi, pouvons-nous conclure avec lui, que ces mouvements sont la résultante d'une situation incohérente qui préside au marché.

Il n'y a pas de marché sans concurrence ; mais également, il n'y a pas de marché sans concurrence non faussée. Par contre, il y a des marges pour les quelque entreprises mondialisées, les dites multinationales qui sont les seules à avoir intérêt au système.

Il prône des barrières à l'Europe pour permettre un bon fonctionnement des marchés. Il propose un principe original de contingentement et non de barrière tarifaire. "Une société libérale et humaniste ne saurait s'identifier à une société laxiste, laissez-fairiste..."

Je propose qu'on en discute dans un prochain article.

Posté par cajj6878


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