Magazine France

La triangulation, c'est la politique moderne

Publié le 22 janvier 2010 par Patjol
Logo-PS.jpg martine-aubry.jpg
Cette semaine est arrivé un petit événement dont je veux souligner l'importance : Le changement de Martine Aubry sur la question de l'âge de départ à la retraite. Comme première secrétaire du PS, quand elle se prononce en envisageant un report de l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 61 ou 62 ans, elle engage son parti. Et on se souvient bien qu'en 2003, lors de la dernière grande réforme des retraites, le PS tenait mordicus à ces 60 ans. Il était même contre l'allongement des durées de cotisation.
Autant j'avais écrit qu'on pouvait s'attendre à un renouveau du PS sous la houlette de Martine Aubry ( Le PS en reconstruction ? ), autant je ne m'attendais pas à une ouverture au centre de la part de la dame des 35 heures. Mais peut-être avait-elle à se positionner face au très centriste Strauss-Kahn et à Hollande le modéré...
Ce qui me semble majeur comme changement, ça va plus loin que ce regain de réalisme face au problème des retraites. Cette prise de position, c'est un exemple typique de triangulation. Un politique qui prend position contre la position traditionnelle de son camp et pour ce que défend généralement le camp d'en face. C'est à la fois un moyen d'élargir son assiette politique et de conquérir des électeurs qui auraient été réticents, un moyen de montrer son ouverture d'esprit en reconnaissant qu'une proposition, même si elle vient de ses adversaires, elle peut être bonne. On a vu ce phénomène fonctionner avec Nicolas Sarkozy (par exemple sur l'écologie), mais aussi avec Ségolène Royal et bien sûr avec d'illustres dirigeants occidentaux comme Tony Blair. Dans l'art et la manière de faire la triangulation, il y a bien sûr le choix du thème qui doit être un sujet où l'opinion est plutôt favorable à la proposition du camp adverse, la proposition qu'on reprend à son compte.
La triangulation, c'est pour moi une des marques de modernisation de la politique. Il y en a marre de cet affrontement entre deux blocs où pour les politiciens tout ce qui vient de son parti doit forcément être défendu et tout ce qui vient de l'autre camp taillé en pièces. Les choses sont moins simples que ça, et les électeurs le savent très bien. Un proverbe dit qu'il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis. Martine, tu te grandis en quittant un carcan idéologique pour plus de réalisme.
Sur le même sujet :
Les idéologies, danger de la Démocratie

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Patjol 98 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines