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Le JDD : Arthur, sur la bonne voie

Publié le 23 janvier 2010 par Funsoph

Arthur-One-Man-ShowEn attendant de trouver son univers, il démontre un talent de scène, depuis vendredi, à la Gaîté-Montparnasse.

 

Donc c’était vrai. Arthur, 43 ans, a bien la comédie chevillée au corps. Réellement. Il y a cinq ans, cette envie de se lancer dans le one-man-show (en se payant le Cirque d’hiver, rien que ça) n’était donc pas une danseuse que monsieur pouvait s’offrir alors sans se décoiffer, avec les dividendes de ses différentes affaires cotées en Bourse. Il vient de remettre ça. Et sérieusement, cette fois.

Depuis vendredi, sur la scène de la Gaîté, le futur ex-animateur de la télé présente son nouveau spectacle en solitaire. Un bout-à-bout de scènes de vie, inspirées de la sienne, mais le plus souvent inventées, prétexte à se moquer de lui-même et de pas mal de ses parents, des Marocains débarqués en banlieue à Massy quand il était bébé. Il se moque de ses ex aussi. Ou, disons, des filles en général et des garçons (qu’elles séduisent) en particulier. Il dialogue également avec le petit garçon qu’il fut, à la fin du spectacle. Sans doute la meilleure partie. La plus personnelle. Celle qui lui permet d’un seul coup d’être touchant et profond, quand jusqu’ici il ne s’était montré que taquin, potache et dans le fond inoffensif.

"Une dame d'un âgé avancé m'a balancé son collant !"

Son monologue fait volontiers ses choux gras sur une misogynie entendue. Non qu’il le soit lui-même, misogyne, mais ce que cela provoque de rires facilement gagnés le galvanise. En tout cas, le public présent mardi soir à Charleroi, au théâtre Comédie centrale, un café-théâtre, a clairement adoré. Pendant dix-huit mois, Arthur a rodé son spectacle en Belgique, alternant des lieux de 1800 places et des petites salles comme celle-ci. "Quand tu as joué ici, au milieu de gens qui terminent la soirée à la bière, en digérant leurs frites, après tu peux jouer partout. Lundi, pendant que je faisais mon sketch sur le collant des filles, une dame d’un âge avancé m’a balancé le sien sur scène!"

Il rit. De bon cœur. Il est heureux, sans arrière-pensées. Ce n’est pas l’Arthur qu’on connaissait, parano, méfiant, calculateur, content de lui. Cet Arthur-là a des accents de sincérité. "Je sens au contact des spectateurs qu’il est en train de se passer quelque chose. La conviction que les gens sentent que pour la première fois je fais les choses pour moi. Et le one-man-show, c’est un truc qui me rend heureux. Je commence à me sentir bien."

Récemment, la télévision a diffusé la captation de son premier spectacle. "J’ai détesté me revoir. Perçu à quel point j’avais fait les choses à l’envers. Le Cirque d’hiver? Pour le débutant que j’étais… Péché d’orgueil." Le problème est que le public a accouru. Et que l’intéressé, flatté, n’y a vu que du feu.

Un comédien rodé, capable de rebondir, d'improviser.

Depuis cette première en 2005, Arthur a déjà joué 450 fois. "Et, fin avril, le spectacle de la Gaîté je l’aurai déjà présenté 180 fois." Ça se sent. Si son nouveau show a une première qualité, c’est de présenter un comédien rodé, capable de rebondir, d’improviser, de jouer avec un texte qu’il connaît au cordeau. Voilà pour la forme. Concernant le fond, il faudra sans doute attendre la création d’un éventuel troisième spectacle pour qu’Arthur trouve enfin sa petite musique à lui. Pour l’instant, trop de choses nous rappellent l’humour de ceux qui sont ses principales influences, de Michel Boujenah à Dany Boon… Eux ont bâti un monde imaginaire qui leur est propre, sur les tréteaux de leur histoire personnelle et de leurs souvenirs. On sent Arthur timoré encore, peu enclin à être vraiment lui-même, bien qu’il joue de plus en plus avec son vrai prénom: Jacques.

A l’invitation de Dany Boon, Jacques, donc, a entrepris un travail d’analyse, mais visiblement il y a encore du travail! Lorsqu’il est off, Arthur dit pourtant des choses intéressantes et plutôt pertinentes sur la burqa, sur sa peur panique des AVC ou sur ses origines enfin assumées. Comme lorsque pour nous il évoque ses enfants simplement. "Le grand s’appelle Samuel. Pour le second, qui vient de naître, avec ma femme on ne voulait pas un nom qui fasse trop juif, alors on l’a appelé Aaron."

Carlos Gomez, envoyé spécial à Charleroi - Le Journal du Dimanche

Samedi 23 Janvier 2010


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