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We Are Not Going Home

Publié le 26 janvier 2010 par Juliet

Je profite de ma rentrée "scolaire et concert" pour livrer mon premier article-review de 2010, ce mois de janvier ayant surtout été marqué jusque là par des partiels plantés et autres activités ni réjouissantes, ni passionnantes. Heureusement dans la vie il y aussi le Canada et l'Australie, lointaines contrées peuplées d'animaux exotiques et de musiciens talentueux, envoyés ces derniers jours évangéliser les foules française. Forcément je me suis fait plaisir, et ça a donné ce joli doublé.24/01We Are Not Going HomeDimanche soir, le rendez-vous était pris à la Maroquinerie pour le passage du très doué Owen Pallett, fraîchement débaptisé Final Fantasy depuis qu'il sort ses albums au Japon. En première partie, des Français inconnus des services Lastfm, I Come From Pop. J'avais eu la flemme de chercher plus loin, et autant vous dire que quand le chanteur s'est installé sur sa chaise avec sa guitare sèche, sa barbe et ses lunettes, j'ai commencé à regarder ma montre. Quand l'homme s'est en plus mis à chanter avec une voix de jeune fille en fleur, je me suis dit qu'on allait trouver le temps long, jusqu'à ce qu'il soit rejoint sur scène par un batteur et un guitariste, grâce auxquels les compos semi-boyscout se sont transformées en jouissives petites explosions noisy. Au final on a donc hoché de la tête en signe d'approbation avec un sourire satisfait. Set relativement long pour une première partie, mais vraiment de qualité, on ajoute donc ces messieurs à la liste des artistes à surveiller. Owen s'installe assez rapidement, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'a pas l'air très en joie, ce qui s'avérera par la suite être une fausse impression. Dimanche n'était pas exactement ma journée de clairvoyance.We Are Not Going HomeJ'avais déjà assisté à l'une de ses prestations l'été dernier lors du Field Day, mais le cadre était ce soir là on ne peut plus différent, et si lors de son concert Londonien Owen était resté seul sur scène, à la Maroquinerie un percussionniste/ guitariste (Thomas Gill) est là pour le seconder sur une bonne partie des titres, donnant encore plus de relief aux magnifiques compositions du violoniste Canadien, qui alterne avec dextérité des titres des trois albums, laissant la part belle à Heartland, son troisième opus paru au début du mois. Public extrêmement motivé, chaque titre est accueilli par un tonnerre d'applaudissements, et on repère deux-trois personnes littéralement en transe dans la fosse. Avec mes comparses Julie et Clara, nous optons pour la solution "crampe des zygomatiques" et on se laisse porter. Preuve de l'enthousiasme débordant de la salle, on aura droit à deux rappels. A l'issue du concert nous avons la chance de discuter avec un Thomas absolument radieux face à l'accueil du public parisien, et qui nous a vivement encouragé à mettre nos études de côté pour revenir les voir à Lille en mars (le jeune homme me suit désormais sur twitter #instantdecontentement). Il a en tout cas bien confirmé mes théories sur la sympathie innée du peuple Canadien.25/01We Are Not Going HomeHier soir, soirée aux antipodes où j'ai troqué le violon pour les Gibsons avec un Bataclan à la somptueuse affiche Black Angels/ Wolfmother. Inutile de préciser que le taux de testostérone était passablement élevé, que ça soit sur scène ou dans le public. Nous étions seulement trois filles au premier rang et ça a pogoté sec, pour preuve la couleur bleu foncé de mes genoux aujourd'hui. Les Texans psychédéliques ont joué pas loin d'une heure et quart, ce qui a semblé agacer quelques fanboys des Australiens qui n'ont pu se retenir de laisser échapper quelques "Wolfmotheeerrrr" gutturaux pour exprimer leur incompréhension face à ce qui se passait sur scène. Sur une bonne partie des titres on trouve jusqu'à trois guitares et une basse sur scène, et il va sans dire qu'il s'en dégage une puissance sonore impressionnante. Directions To Seek a Ghost et la pédale wah-wah étaient à l'honneur, et nous avons également eut droit à des titres qui auront sûrement leur place sur le troisième et prometteur album du groupe. Anthony et moi avons également bien bavé devant la jolie collection de guitares de Christian Bland, d'ailleurs nous cherchons toujours à identifier la dernière, celle qui ressemble vaguement à une Jazzmaster retaillée.We Are Not Going HomeLes Australiens lancent ensuite leur tour de force avec Dimension, avant d'enchaîner sur trois des plus tubesques chansons de Cosmic Egg, à savoir le titre du même nom, California Queen et New Moon Rising. Début très pro, peut être même un peu trop, mais dès que les photographes s'éclipsent le concert monte d'un cran. Andrew Stockdale et son amour-propre assez infini s'alimentent à grands coups de hurlements, et plus son ego est flatté, plus la musique est bonne (et plus mes genoux se meurent contre la barrière, mais c'est un prix que je veux bien payer). Ce qui continue de m'impressionner chez lui, c'est son côté dictateur heureux. Il ne faut pas perdre de vue qu'il demeure le seul membre restant du line-up originel, ce qui n'étonne pas vraiment quand on l'observe bien sur scène, à épier ses musiciens et à indiquer à son clavieriste Ian que jouer pendant qu'il sirote tranquillement son café d'un coin de la scène, avant de venir plus tard lui verser le contenu d'une bouteille sur le crâne. Sa vie serait probablement plus belle s'il pouvait jouer seul de tous les instruments, mais en même temps il est difficile de lui en vouloir tant il a l'air content de lui. Set-list absolument parfaite et globalement un vrai régal, avec mention spéciale pour le Joker & The Thief final, où l'on aura observé une destruction partielle du drumkit par le second guitariste, un Ian monté à quatre pattes sur son orgue, ainsi qu'un Andrew se roulant, se frottant et se contorsionnant à même le sol. En somme une très bonne définition du terme rock'n'roll, et c'était également rafraîchissant de se retrouver dans un concert ne drainant pas les mêmes têtes indie-rock que d'habitude (toi aussi discrimine ton propre groupe social).Les photos d'Owen Pallett viennent d'ici et celle de Wolfmother de là.

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