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Sonorama, a peine ne, deja mort !

Publié le 27 janvier 2010 par Desartsonnants
FESTIVAL D'ART SONORE CHRONIQUE D'UNE MORT ANNONCEE

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Nouvelle grosse déception !
Besançon, ville du changement culturel à vitesse (très) accélérée ?

Après trois années de Musiques de rue, alliant fanfares, performances et installations sonores, festival qui avait connu une rapide montée en puissance, avant d'être stoppé net par le non renouvellement du contrat par la ville de Besançon, c'est au tour de Sonorama de connaître une fin aussi rapide que radicale.
Il y a à peine un an, je me réjouillissais de l'arrivée sur le territoire français d'un festival entièrement dédié aux arts sonores, ayant pour ambitions de faire sonner la ville et de proposer moult paysages et parcours sonores novateurs.
Certes, j'imaginais bien que la mise en place d'un tel programme, certainement moins facile d'accés pour un public habitué à des manifestations festives, n'allait pas se faire sans mal. Il fallait que s'installe dans le territoire une approche sonore pluridisciplinaire, où arts vivants et arts plastiques tenteraient de se fabriquer un public à fidéliser au fil du temps.
D'ailleurs, pour une première édition, j'avais trouvé que le public ne boudait pas son plaisir et que, même si certains restaient dubitatifs, nombre de familles mi-amusées mi étonnées, partaient à la recherche des sons disséminés dans la ville, casques  à l'oreille ou stéthoscopes en main.
Et puis voilà que ce midi, j'apprend avec étonnement, dans un entrefilet de Libération, que Besançon rompt le contrat passé avec les agences Troisième Pôle et Orphaz, toutes deux chargées de l'organisation de l'événement. Selon la municipalité, je cite Libération "... Il y a eu insatisfaction sur le plan artistique, qui se double d'une perte de confiance..." dixit l'adjoint à la culture.
Plus loin dans l'article est fait mention du redressement judiciaire de l'une des agence culturelle, et d'une somme de 200 000 euros qui n'auraient pas encore été payée à des acteurs locaux (bisontins)...
Enfin, on remarque que 22 000 spectateurs ont été comptabilisés au cours de la première édition de Sonorama contre 90 000 pour Musiques de rue, sans préciser toutefois que seule la dernière année a connue cette afluence, après une logique montée en puissance, comme toute manifestation qui œuvre dans le temps. D'ailleurs, une lettre ouverte à l'élu à la culture de Besançon par des deux anciens directeurs de Musiques  de rue fait état de 40 000 spectateurs... Selon les... 
Bref, arguments financiers, artistiques, quantitatifs, tentent d'étayer la décision brutale de la mairie.
Lesquels se sont montrer des plus décisifs ? Les choix artistiques, la gestion, le comptage du public, des incompatibilités d'humeur sous-jacentes et non exprimées, un peu de chaque ? Difficile de le savoir. Donc exit le festival, ses deux agences missionnées et ses trois directeurs artistiques, qui n'auront pas eu la chance de se voir proposer un tour de rattrapage,  donc de savoir comment Sonorama aurait pu évoluer dans le temps.
Qu'en pense vraiment le public, chacun se targuant, avec force enquêtes et études, de bien le connaître, et de là de s'expliquer à sa place ?
Et les artistes ? Sur cette question, j'ai une bonne partie de la réponse, mais j'attend de voir les réactions des différentes parties pour les confronter à mon expérience de terrain. Expérience(s) que j'ai du reste commencé avec Musiques de rue et poursuivi avec Sonorama, et en ayant au final été deux fois très déçu de ces fins de vies à mon goût prématurées.
Qui donc gouverne le bateau culture à Besançon qui me semble pour le moins naviguer à vue ?
En tous cas, voilà déjà la fin de l'aventure pour ceux qui espéraient en entendre  et en voir de plus belles au fil des années. Besançon n'aurait-elle pas pu attendre au moins un an de plus avant de jetter le bébé avec l'eau du bain, juste pour voir comment pouvait s'installer (ou non) un festival ambitieux, qui avait, à mon avis , capacité à promettre des excursions sonores hors des sentiers battus et rebattus de tant de festivals qui ne prennent aucun risque et qui demeurent mortellement ennuyeux car sans surprises. Lorsque que je dis cela, n'y voyer aucune alllusion à Musiques de rues que j'ai beaucoup estimé lui aussi en son temps, avec ses forces et ses faiblesses, pour que les choses soient clairement dites et qu'il ne subsiste pas d'ambiguité dans mes propos.
Ceci étant, voilà donc que ce deuxième territoire sonore bisontin qui faisait mine de s'installer disparait bien vite. Trouvera t-il de nouvelles occasions, de nouveaux lieux, de nouveaux opérateurs artistiques, de nouveaux élus qui oseront se frotter au pari d'installer la création sonore au cœur de la ville, et non pas seulement dans des salles et galeries où ne se retrouvent entre eux que les habitués de la chose ?
Souhaitons-le en tous cas après ce nouvel essai avorté.







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