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Reviens à la vie !

Publié le 10 novembre 2007 par Yvon Albert

Suite à mot billet Comment se suicider?, j’ai reçu plusieurs courriels d’internautes m’indiquant que j’enfreignais la liberté individuelle de ceux qui souffraient à vouloir se tuer. Aussi, il y a les courriels de ceux m’indiquant, voire me suppliant de leur donner un truc rapide et sans douleur pour se suicider. Sans le vouloir, je me suis inscrit contre ceux qui prônent une certaine culture de la mort et, différemment, d’un libéralisme au sens pur du terme. Également, c’est bien d’offrir des ressources, mais je ressentais une ignorance de ma part concernant la valorisation de la vie. Prôner la vie pour la vie simplement parce que je la trouve belle; revient à de faibles arguments devant ceux en souffrance et prêt à mourir.
Voici en résumé un livre pour remettre sa vie en route en laissant derrière soi les chemins mortifères : Reviens à la vie ! de Simone Pacot. Notez bien, ce livre n’est pas spécifiquement adressé pour les suicidaires, c’est moi qui le transpose vers ce sujet.
L’auteur présente différentes approches et étapes afin de re-choisir la vie. La première étape est le fait de choisir la vie. Cela semble simpliste, mais combien difficile lorsqu’on s’est éloigné de celle-ci et que la marche vers la mort est plus facile à descendre qu’à monter vers la vie : « la tâche première de tout humain est donc de protéger la vie, de la développer, de vivre à fond et jusqu’au bout, jusqu’à l’ultime minute de son existence, de vivre coûte que coûte, de ne pas commencer à mourir avant son heure, de redécouvrir la priorité, les motivations essentielles de son existence, de ne pas craindre d’emprunter de nouveaux chemins si les circonstances l’exigent, de faire preuve de créativité pour trouver des issues de vie en toute circonstance. »
C’est bien de choisir la vie, mais cela ne va pas toujours de soi. L’individu coexiste avec des pulsions de vie et de mort et il doit choisir délibérément la vie afin de ne pas tomber dans la passivité et devenir à long terme un « mort-vivant ».
La seconde étape consiste à accepter le caractère imparfait de l’humain. Chaque vie doit assumer sa par de vulnérabilité et de fragilité : « ne pas accepter d’être confronté, dans sa propre vie et dans celle de l’autre, des retours en arrière, des crises, des tâtonnements, des erreurs, des troubles qui peuvent naître en soi et qui sont tout à fait normaux. » Par exemple, vivre une rupture ou une dépression et se culpabiliser (ou bien exprimer de l’angoisse, de la peur, de la honte) par la suite en choisissant des chemins de mort revient à renier notre droit d’être imparfait.
La troisième étape explicite l’identité spécifique de la personne. Comment devenir soi-même, dans le respect de sa propre liberté, son identité, ainsi que celles de l’autre. Dès notre naissance, nous sommes appelés par un nom, avec un caractère unique et un chemin personnel où nous bâtirons notre présent et futur. Si quelqu’un veut contrôler notre destiné (par l’emprise) ou bien agir sur notre individualité, alors nous perdons notre propre identité et à long terme les raisons de vivre. Par exemple, « à chercher à tout savoir, tout connaître de l’autre, décortiquer ce qui est bien et mal en lui, décider à sa place quel va être le bon chemin de vie qu’il devrait prendre, vouloir qu’il change selon ses souhaits, sa propre connaissance du bien et du mal. Ne pas accepter une forme d’inconnaissance de l’autre revient en fait à ne lui laisser aucun espace de vie qui pourrait ouvrir un chemin de confiance et de liberté intérieur. »
La quatrième étape consiste pour la personne à rechercher son unité. Cela peut sembler abstrait à la première lecture, mais vaut la peine d’être relu et réfléchi : « tu es unique énonce cette réalité que personne ne sera jamais toi. Chaque individu apporte quelques choses de nouveau au monde, a une qualité unique, spécifique, et va la développer dans une tâche particulière. »
La cinquième étape est le choix de vivre le don et le contraire de la mort, la fécondité. Le bonheur pourrait se définir ainsi : se savoir aimé et d’aimer à son tour. Mais se laisser aimer est un trajet parfois mouvementé et long. Un premier geste est de reconnaître les talents, les dons, afin de favoriser la valorisation de la personne. Souvent, l’individu peut dire : « je n’ai rien à donner, ma vie est inutile, je me demande à quoi je sers, d’ailleurs personne n’a besoin de moi. » Ces fausses croyances sont profondément ancrées chez ceux et celles qui se déprécient. Mais, l’amour fonde le don et offre une multitude de moyens pour l’exprimer (remplir un service, une fonction, faire un don, aider un inconnu, être attentif aux autres, etc.)
Qu’aimerais-tu vivre à la place de cette sorte d’apathie dans laquelle tu t’es installé(e) ?
« L’acte le plus simple peut consister à introduire l’amour dans chaque acte de vie. C’est une façon de créer de la vie, de choisir la vie. Il s’agit d’y penser, de nourrir ce désir, de le fortifier, d’en faire un exercice quotidien, de le prévoir au début de la journée, de regarder le soir comment on l’a vécu. »
Trouver la joie et la libérer. « Le choix de la joie implique que l’on n’y mette pas de condition : si j’avais une meilleure santé, si j’étais en couple, si je trouvais ma route… Choisir la joie est une forme d’engagement… » qui va entraîner le changement de regard sur l’ensemble de la vie personnelle.
Alors, choisir la vie, non la mort.
Simone Pacot et l’équipe de l’association Bethasda offrent des sessions sur la guérison intérieure depuis plusieurs années en Europe (France, Suisse et Belgique) et au Canada (Montréal). Les sessions sont plus spirituelles mais intègrent la psychologie.

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