Peuple et politique (réflexion de comptoir)

Me disais-je en lustrant le zinc avec mon coude

Dans un bistrot, accoudé au zinc, force est de constater que lorsqu'il s'agit de parler politique, difficile d'échapper à deux forces : d'abord l'envie irrépressible de critiquer nos gouvernants, quoiqu'ils fassent ou disent. C'est sympa, ça fait du bien après le boulot, c'est comme tailler un costard à son employeur ou taper sur un footballeur ( l'imbécile coup de boule de Zidane par exemple). Et puis ensuite, le sceptiscisme de principe par rapport aux mesures et réformes annoncées par le Gouvernementqu'on pourrait résumer par un " Pfff, c'est n'importe quoi, ça ne marchera pas ... " .

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Populistes ?

La classe politique, plus occupée à se faire réélire qu'à engager les réformes nécessaires pour le pays, est en partie à l'origine de cet état d'esprit, résigné et blasé, qui caractérise assurément les français aujourd'hui. Le dernier Président de la République que nous avons élu, Nicolas Sarkozy, a volontairement placé son mandat sous le signe de la " rupture " et des réformes. Au-delà des mots, sera-t-il capable de tenir ses engagements, lui qui s'est targué de " dire ce qu'il va faire, et faire ce qu'il a dit ". Il est en tout cas indéniable que son parler simple, ses phrases style -sujet-verbe-complément- ont fortement contribué à le faire élire et ce mode de communication du candidat vainqueur doit interpeller au-delà du lapidaire et réducteur " populiste ! ".

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Ignorance fatale

Car revenons au véritable problème d'une discussion de comptoir : comment s'assurer du bien fondé de telle ou telle mesure - que l'on soutient par exemple - et comment convaincre son interlocuteur avec autre chose que les " si, si, je te l'assure" , " je te jure" , " P... crois moi !" , " la vie de ma mère" , " ma parole c'est vrai" , " sur le Coran de la Mecque" ... Quels sont les indicateurs pertinents connus et compréhensibles qui pourraient faire autorité de manière indiscutable, et constituer, pour le peuple français, un outil d'évaluation et de suivi de l'action publique ?

Aujourd'hui, lorsque les chiffres du chômage sont bons, c'est que le gouverment a bidoullé les méthodes de calcul, lorsque le caddie de la ménagère cher à Thierry Breton est moins cher, c'est qu'il n'est pas révélateur de la réalité, lorsque l'essence à la pompe est trop cher, c'est l'Etat qui s'en met plein les poches avec la TIPP ... Et ainsi de suite...

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Informer le peuple

Nous, petit peuple, n'avons pas " le logiciel " pour comprendre le fonctionnement et l'état de santé de la maison France. Or quand on ne tient pas informés les gens, soit ils se désintéressent ( l'abstention politique), soit ils manifestement leur mécontentement de manière forte (vote pour les extrêmes ou bien grèves). Attention danger...

Ne pourrait-on pas avoir une autorité indépendante d'évaluation (style Cour des Comptes) pour simplement décortiquer l'action du Gouvernement, l'expliquer de façon objective aux français, en montrant les avantages et inconvénients ?

Voilà ce que je me disais l'autre jour, accoudé à un comptoir, en trempant mes lèvres dans la mousse de mon demi bien frais.

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François