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Retour sur les propos de Mgr Le Gall - le silence consenti sur le fait musulman

Publié le 05 février 2010 par Hermas
La présence musulmane dans ce pays est un FAIT, qu'on le veuille ou non. On peut s'interroger sur ses causes, nombreuses, mais c'est un FAIT. Un fait religieux, et un fait politique. Compte tenu de la perte de sens moral de notre pays, considérable, du ramollissement et du recul de la foi catholique, de l'obscurcissement même, chez un grand nombre de gens, du sens commun naturel, il ne peut être exclu que ce fait, par son importance historique et numérique, en vienne à provoquer des remises en question et des réveils chez un grand nombre. Nous le souhaitons.
Pour l'heure, ce FAIT, comme tous les faits d'importance, doit être exactement apprécié. Il n'est pas exclu, à bien des égards, que l'inexactitude de cette appréciation ait des effets dommageables pour la foi catholique elle-même. Saint Thomas ne dit-il pas que les erreurs commises sur les créatures éloignent de la vérité de la foi ? Il le dit, certes, à propos de la connaissance de Dieu, que cette erreur peut empêcher ou brouiller (Contra Gentes, L. II, chap. 3), mais il n'est pas inadéquat d'adapter cette affirmation à notre propos. Il est à craindre, en effet, que les erreurs commises à propos de l'islam, pour en justifier l'acceptation, l'installation ou la propagation, n'ait pour corollaire l'affadissement des exigences du témoignage de notre propre foi, sociologiquement réduite avec l'islam à n'être qu'une option religieuse parmi d'autres avec lesquelles chacun peut également composer. Nous savons depuis longtemps jusqu'où peut aller un oecuménisme sans convictions claires et fermes.
Pour prendre en compte ce FAIT, il faut nécessairement savoir ce qu'est l'islam, afin de connaître à quoi et à qui nous avons affaire. Or il n'est pas une religion comme une autre, ne serait-ce que parce qu'il n'a pas uniquement vocation à en être une. C'est en cela, déjà, que les propos de Mgr Le Gall ne sont pas admissibles, car ils ne disent pas, sur ce point, la vérité de ce FAIT. La comparaison, qu'il fait d'ailleurs avec le judaïsme n'est pas acceptable car ce dernier est loin de poser des problèmes identiques à ceux que pose universellement l'islam, même si la cohabitation avec lui, en Israël, est souvent rude pour les chrétiens. En outre, il existe évidemment pour nous, au-delà des désaccords de fond que nous connaissons tous, une parenté évidente avec le judaïsme. Tel n'est pas, tel n'a jamais été le cas avec l'islam, lequel s'est construit également sur la négation du judaïsme authentique et sur la négation du christianisme authentique.
Mais ce n'est pas assez de le connaître, de dire ses origines, ses fondements, ses croyances. Il faut aussi dire ses dangers. Sur ce point les propos de Mgr Le Gall ne disent pas davantage la vérité du FAIT dont il parle. Il ne s'agit pas de se laisser aller à des phantasmes, ni d'embarquer dans une critique égale des fanatiques criminels et des gens qui ne demandent, comme nous, qu'à vivre  et à chercher Dieu en paix. Mais ce FAIT musulman, qui s'établit massivement en nos pays, existe déjà en d'autres. Et en ces pays, il fait souvent apparaître une logique de fonctionnement, non pas accidentelle mais en cohérence avec ses croyances, son identité, son histoire et ses fondements, qui est une logique d'intolérance et de violence. Là où il est majoritaire, là où il gouverne, il devient insupportable pour un chrétien de vivre comme tel. La liberté religieuse qu'invoque Mgr Le Gall au nom de la réciprocité, comme une clause de style, y fait rire. Ce n'est pas critique mesquine de le dire, ce n'est pas une agression contre l'islam, c'est le constat du fonctionnement opératoire du FAIT établi en d'autres pays et qui se répand dans le nôtre. En vertu de quoi aurait-il vocation à être différent ici et là-bas ? On peut en discuter utilement. Mais on ne le fait pas, parce que ce serait déjà  faire l'état de la question de cette violence et de cette intolérance. Croit-on sérieusement, à défaut, que les discours tenus en particulier par Mgr Le Gall seraient de nature à rendre impossible ces derniers ?
Le bel article du Père Daniel-Ange, que nous avons publié rappelle la traduction contemporaine souvent sanglante de la rencontre de ce FAIT avec la foi chrétienne. Pourquoi taire, pourquoi faire mine d'ignorer, quand on en parle publiquement, de cet accessoire si communément répandu du FAIT en question, accessoire qui paraît si nécessaire qu'il trouve même sa justification dans le texte saint de l'islam ? Est-on obligé de le masquer, et pourquoi ? Est-ce seulement un service rendu aux musulmans eux-mêmes que de le couvrir d'un voile de silence, au risque de les empêcher de s'interroger, comme les invite charitablement le Père Daniel-Ange, sur l'incohérence d'un Dieu bon et miséricordieux qui porterait à la haine et au meurtre ? Ce devrait être assez, pour nous, que ce silence constitue une très cruelle injustice à l'égard de ceux qui pleurent, qui souffrent, qui sont privés de leur dignité, qui meurent à cause du Christ en terre d'islam et qui nous crient de prendre garde. Mais non, cela ne suffit pas.
En cette année sacerdotale, nous prions pour les prêtres. Nous prions pour qu'il nous en soit donné, nous prions pour que nous sachions accueillir les vocations que Dieu n'a jamais refusées. Nous prions pour que les prêtres retrouvent le sens de leur vocation, lorsqu'ils l'ont perdu, de leur sacerdoce et de la prière, de la liturgie, du mystère et de la Messe. Prions aussi pour qu'ils retrouvent ou qu'il découvrent ou qu'ils s'enrichissent du sens de leur mission de pasteurs, de la confession de la foi et de l'amour de la vérité, comme témoins du Christ, seul Chemin, seule Vérité, seule Vie.

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