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Les enjeux du livre électronique

Par Y.

Les enjeux du livre électronique

J’ai testé un livre électronique ou e-book, : le Sony ebook reader PRS-505, commercialisé depuis le mois d’octobre 2008 et malgré mes réticences je suis agréablement surpris.

Je craignais que lire sur un écran ne soit pas le meilleur support pour mes petits yeux. Eh bien pas du tout. La lecture se fait bien, l’écran ne fait pas mal aux yeux, ne scintille pas. Il n’y a pas de rétro-éclairage… La taille des caractères est ajustable, ce qui est un plus pour les malvoyants. La capacité est de minimum 160 livres, en format pdf. Evidemment, la capacité de stockage augmente si l’on y place une carte mémoire de capacité plus importante. On peut y ajouter des marque pages,  on retrouve automatiquement la page à laquelle on s’est arrêté lorsqu’on l’arrête. Il existe aussi une sortie casque, peut-être pour écouter des Mp3 d’éventuels livres audios ou pour ce qui se fait sur gallica de la BNF : c’est-à-dire une analyse du texte et une récitation vocale ? voir ici : Anatole France – Les contes de Jacques Tournebroche. La finition du e book que j’ai eu entre les mains, le sony e-book reader m’a aussi bluffé. Il ne s’agit pas d’un simple bout de plastique. La finition en aluminium est soignée, et l’écrin de cuir très chic, ce qui en fait un objet plaisant à manipuler et lui confère une fragilité. Une sélection de 100 titres est disponible par défaut.

J’émets deux critiques :

1/ le fait que le livre électronique doit être rechargé le rend peu écologique : la batterie ion-lithium. Avec un livre, pas besoin de recharge. Pourtant, l’autonomie est de 7000 pages lues, soit moins que l’Histoire du Christianisme en 15 tomes de Desclée parue dans les années 90, et faisant près de 9000 pages. La batterie est rechargeable en 4 heures sur prise secteur.

2/ bien que supposé facile à utiliser, le trouve le menu un chouille compliqué, mais avec le temps, on peut parier sur une amélioration de l’ergonomie sur ce genre de supports.

Cependant, je préfère toujours la version papier, car je nourris avec le papier un rapport quasi amoureux. J’aime être entouré de livre, j’aime les feuilleter, me promener dans les bibliothèques, palper, deviner l’époque du livre rien qu’à la reliure (c’est possible). Le livre est moins périssable que ce genre de gadget électronique dont la perennité n’est pas assurée. Le livre lui peut etre gardé des siècles durant, si il est conservé dans des conditions optimales. Bien sûr, l’économie de papier et donc de forêts est assuré grâce à l’e-book, mais les données électroniques ne sont pas assurées d’être gardées 100, 200, 300 ans. Avec un livre papier, si l’encre est bonne, on est certain de la postérité de l’oeuvre. Et j’espère que le dépôt légal de la BNF demandera toujours une version papier aux livres électroniques qui seront publiés.

L’enjeu de l’e-book est de taille pour les éditeurs. Il y a environ 10 ans, les e-books existaient déja, mais leur commercialisation avait fait un flop. Aujourd’hui, les constructeurs de ces machines comme Amazon, et récemment Apple avec sa tablette i-pad (plus d’un livre électronique donc) décident de passer à la commercialisation à grande échelle. Du côté des maisons d’édition, on espère que ce genre de produit fera augmenter les recettes par la vente de livres virtuels. Personnellement, je n’ai pas besoin de ce nouveau produit, je me satisfais très bien des livres, mes principaux outils de recherche, avec internet bien sûr. La culture est un marché, hélas, et le livre l’est depuis l’invention de l’imprimerie. Combien d’auteurs se sont-ils plaints des avanies subies par leurs imprimeurs ? J’ai quantité de récriminations dans mes papiers du XVIIe siècle ! La règle est toujours la même, on privilégie le rentable et ce qui plaira le plus au public.

La presse aussi mise beaucoup dessus. Hier ou avant hier, les chiffres des ventes de la presse quotidien pour l’année 2009 sont parus : les grand quotidiens nationaux sont en baisse :  Le Figaro, de 1,56 %, à 314.947 exemplaires ; Le Monde, de 4,14 %, à 288.049 exemplaires ; Aujourd’hui en France, de 3,60 %, à 183.571 exemplaires ; et  Libération  9,51 %, à 111.584 exemplaires, France-Soir de 5,02 % à 22.722 exemplaires, et enfin L’Humanité de 2,74 % à 47.801 exemplaires. Il existe déja des applications iphone pour la presse, comme Libération par exemple. Imaginent-ils des applications, payantes, pour les e-books ? L’ère des sites internets de presse totalement gratuits est révolue : place à une offre mixte gratuite – payante. L’intérêt de la presse pour ces supports électroniques est donc important. Mais doit-on voir dans les e-books une poule aux oeufs d’or ?

Les ventes étant encore confidentielles, il est trop tôt pour mesurer les potentialités pratiques et mercantiles de ces produits. Peut-être que cela fera un flop… La crise aidant, on peut penser que les ventes seront basses encore longtemps. Il faudra donc s’intéresser de près aux e-books dans les années qui viennent.


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