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"Démocrates en mouvement" pour des statuts démocrates au MoDem

Publié le 12 novembre 2007 par Willy

L’avant-projet de statuts publié sur lesdemocrates.fr a fait réagir : "bis en pire que l’UDF", résume une blogueuse. Des travaux se sont organisés pour construire des propositions alternatives. Via internet - mais pas seulement. Hier soir 11 novembre, des nouveaux combattants se sont constitués en collectif, sous la bannière "Démocrates en mouvement".

C’était l’effarement début novembre, pour de nombreux militants engagés dans la naissance du MoDem, quand le siège a publié son avant-projet de statuts : c’étaient ceux de l’UDF, corrigés pour accroître encore les pouvoirs du Président et réduire les contre-pouvoirs. En plus, alors qu’à Seignosse l’unanimité semblait faite pour un mouvement unitaire, le projet de statuts semble réserver dans toutes les instances, et pour trois ans, 25% des sièges à des représentants désignés par l’UDF et Cap21.

C’était l’effarement, non la stupeur : les réactions ont été rapides et nombreuses. Jusqu’ici, l’attention s’était concentrée sur les Chartes exprimant les valeurs du Mouvement. Mais, comme le dit François Bayrou reprenant Gandhi : "les fins sont dans les moyens comme l’arbre est dans la graine". Ou, avec de Gaulle, "tout est dans les institutions". Ce qu’Éric Julliard, adhérent tout récent et président de "L’Avenir en VO", explicite ainsi : "Les institutions, c’est ce qui fait que le Mouvement marchera ou pas. Privilégie-t-on les baronnies ou les militants ? Le parti ressemblera à ses statuts."

Des réseaux se fédèrent

C’était le 11 novembre à Paris près de la gare Saint-Lazare, à une réunion organisée par Marie-Laure Treton avec des élus ou représentants de plusieurs réseaux. Le travail à distance via internet c’est bien, mais quand on peut se voir c’est mieux, se sont-ils dit : Virginie Votier des Jeunes Libres et du Modem 4.0, Michel Hinard des adhérents actifs, Laure Leforestier du Cercle Méthodes, maire-adjointe de Rouen, Christian Delom, conseiller municipal de Clamart, Farid Taha de l’Observatoire démocrate, Franz Vasseur, animateur à Seignosse de l’atelier "Un Mouvement … démocrate" et initiateur de la pétition "pour une assemblée constituante du MoDem" - et un représentant d’un média sympathisant démocrate : votre serviteur. Encouragés par quelques absents excusés, d’autres réseaux comme "Génération démocrate" ou Sillons Orange.

S’ils se réunissent, c’est qu’ils croient encore au changement, comme dit l’un d’entre eux, militant de longue date, "l’arrivée du MoDem m’a donné l’espoir que nous n’allions plus du tout fonctionner comme avant. Que ce parti se structurerait en parti d’alternance, définitivement différent des deux autres, particulièrement exemplaire pour cela."

Que craignent-ils ?
Le blocage de ce mouvement

L’auto-blocage d’instances qui seraient redondantes, peu fonctionnelles, dépourvues de pouvoirs pratiques. Le blocage par "les baronnies", dit l’un des participants : "c’est un danger de tout parti structuré : un élu national a une voix qui porte plus fort que toute autre. Dans l’ancien système, dans les territoires où il y avait de ’grands élus’ - ce terme spécifique ! - ça bloquait tout, l’adhérent de base n’avait aucune chance d’arriver au conseil national ou quoi que ce soit. La légitimité doit venir de la base, de l’adhésion." Un autre participant "ne voit pas l’utilité que les élus aient pour cette raison des rôles spécifiques au sein du parti." Et ce blocage, déjà constaté depuis 6 mois, conduit à la déception et au départ : "déjà des militants partent", constate un autre dans son département. Les anciens UDF bloquent tout, dans un autre département : "parti comme c’est, il n’y aura pas de liste municipale, pas de candidats aux cantonales, pour ne rien changer".

Accoucher en quinze jours
d’un consensus

Comment débloquer le mouvement, comment arriver à ce que le Congrès adopte des statuts "démocrates" ? Les participants reconnaissent la difficulté de la tâche :
 Il faut que, dans les quelques jours qui restent, le débat débouche sur des propositions concrètes, des alternatives traduisant les attentes des adhérents ;
 que ces propositions contribuent visiblement au projet politique de François Bayrou, qui a suscité ce Mouvement ;
 "qu’il sauvegarde aussi les intérêts des anciens UDF et de Cap21. Qu’il garantisse une vraie expression de tous les corps qui participent au mouvement" ;
 qu’elles passent le crible d’une procédure de sélection… non encore définie (vote entre des alternatives de statuts complets ? amendement par amendement ? présenté selon quels critères ?) ;
 et surtout, qu’elles diffusent assez vite dans le Mouvement et suscitent assez d’approbation pour que… les congressistes les adoptent.

De premières propositions sont apparues consensuelles dans la réunion, comme l’indépendance et la transparence de la Commission d’arbitrage - "il faut organiser ça comme un système de justice" - ou "des fédérations plus transversales, sur des thématiques, pour porter haut et fort des idées, des valeurs à travers le mouvement" (par exemple sur l’écologie) - le deuxième avant-projet du siège les permet d’ailleurs.

Mais sur d’autres sujets, les solutions ne sont pas évidentes.
 Une fonction de conseil et de conciliation, comme le propose L’Observatoire Démocrate, a un intérêt évident, mais doit-elle être institutionnalisée ? De façon spécifique ou dans le cadre plus général des "mouvements associés" ou "mouvements spécialisés" ?
 Le groupe veut réduire le nombre d’instances et en faire, face à l’exécutif du mouvement, des contre-pouvoirs efficaces : mais comment y parvenir sans recréer des vizirats qui seraient structurellement en conflits entre eux ?
 Toute légitimité dans le Mouvement procède des adhérents, l’élection par le suffrage universel ne doit pas donner de droits particuliers : mais comment associer ces élus à la vie du Mouvement, dont ils peuvent traduire le projet dans la réalité du pays ?
 Que les investitures doivent résulter d’un processus démocratique et transparent, certes, mais lequel ? Faut-il le renvoyer au règlement intérieur (comme le prévoit l’avant-projet actuel) mais en spécifiant des modalités démocratiques d’adoption de ce règlement ? Faut-il expliciter les modalités dans les statuts … mais quelles modalités s’imposeront, sachant qu’il n’y a pas unanimité des opinions là-dessus, comme le montre l’enquête sur France démocrate ?

Ou tout simplement : si on procède par amendements, comment ajouter à cet avant-projet conçu par des personnalités nationales, les dispositions qui intéressent concrètement les militants, et qui n’y sont pas : l’accueil et la formation des nouveaux adhérents, les appels à candidatures pour préparer les décisions d’investitures, le niveau d’organisation le plus fin sur le territoire pour permettre à chaque adhérent de participer concrètement, le devoir de compte-rendu des bureaux et instances locales …

La réunion a du moins débouché sur des méthodes de travail :
 une fiche-type est définie pour chaque amendement,
 les thèmes à couvrir ont été répartis entre les membres,
 un rapprochement est prévu avec les autres réseaux et modes de travail, en particulier le e-groupware constitué sur desdemocrates.fr à l’initiative d’etoile66, et e-soutiens.

Et sur un nom pour le collectif ainsi constitué : "Démocrates en mouvement".


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