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Critique : Brothers (par Jango)

Par Jango
Critique : Brothers (par Jango)

Synopsis :

Sam & Grace forment un couple parfait et sont les parents de deux petites filles. Sam est envoyé par l'ONU en mission à l'étranger et confie à Tommy, son frère tout juste sorti de prison, le soin de s'occuper de sa famille. Lorsque Sam est porté disparu et présumé mort, Tommy et Grace se rapprochent contre toute attente. C'est alors que Sam revient du front...
Critique : Brothers (par Jango)Jake Gyllenhaal et Tobey Maguire. Relativity MediaNatalie Portman, Jake Gyllenhaal, Taylor Geare et Bailee Madison. Relativity Media
Critique :
Comme vous avez pu le lire il y a peu, j’attendais fortement Brothers, le dernier film de Jim Sheridan avec Natalie Portman (qui signe ici son retour sur les écrans après un an d’absence), Jake Gyllenhaal et Tobey Maguire.
Puisque Natalie est, depuis que j’ai 12 ans, la seule actrice à annihiler mon objectivité au cinéma, je m’attendais à apprécier le film même si foncièrement, j’attendais un mélodrame un peu barbant. Fort heureusement, je m’étais bien trompé. Et donc oui j’ai apprécié le film, et pas qu’un peu pour être tout à fait honnête.  Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas découvert un film coup de poing de ce genre, une œuvre dont les longs silences et les regards perçants vous glacent.
Avec ce remake du film éponyme Danois de Susanne Bier (film que je n’ai pas vu donc ma comparaison s’arrêtera ici), Jim Sheridan dépeint l’autre versant de la guerre en Afghanistan. Pas la guerre sur le terrain, mais le retour de celle-ci. Le retour à la maison de l’être aimé, celui que l’on attend et qui arrive tel un messie après avoir vécu l’horreur. Bien souvent, le final s’arrête ici, laissant place au happy end traditionnel. Mais la réalité est souvent moins idyllique qu’au cinéma et c’est ce que Brothers vous envoie en pleine face. Une vérité dure, effrayante, impossible !
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Pourtant, bien que le film ne réserve aucune surprise, l’émotion qui s’en dégage est réelle, viscérale, intense. La trame de l’histoire est connue dès le début et ne revêt pas de caractère secret. Tobey Maguire sera renvoyé à la guerre, sera annoncé comme mort puis retrouvé vivant quelques mois plus tard. Là n’est pas l’important.  La vraie force du film provient de la peinture psychologique des différents protagonistes de l’histoire. Du triangle principal (Maguire – Portman – Gyllenhaal), aux grands parents en passants par les deux petites filles du couple, tous se verront dotés d’une écriture extrêmement soignée par Sheridan pour que notre projection vis à vis de ces personnages soit quasi immédiate.
Après l’annonce du décès de son mari, Grace se rapprochera de Tommy qu’elle n’apprécie pourtant pas à la base. Protecteur, assagi, Tommy va peu à peu prendre la place du frère tombé en héros dans le cœur de la jeune mère. Une relation ambigüe qui ne cessera de croit au fil du temps, renforcée par l’affection portée par les deux petites filles.
Le retour dans la famille du père, après de longs mois de captivité et après avoir vécu l’enfer va venir perturber un deuil commun et la réparation psychologique qui était en train de naître. Comment vivre après avoir vécu l’horreur, comment vivre lorsque l’on a fait le deuil de la personne que l’on aimait et que celle-ci réapparait.
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Chaque scène, chaque cadrage, chaque respiration des personnages est étudiée, millimétrée, soignée pour faire naître chez nous ce sentiment d’impuissance face à une situation dans laquelle il serait possible de se retrouver mais qu’il serait impossible de pouvoir gérer. Les 2 scènes du repas sont à ces titres très représentatives. Deux scènes, au début et à la fin du film, se faisant écho mutuellement en inversant les rôles. De père et mari aimé, Sam va devenir le perturbé, celui que ses propres filles ne reconnaissent pas pour occuper la place de père.
Tobey Maguire incarne d’ailleurs à merveille ce personnage, tantôt rationnel et attentionné, tantôt dérangé et dangereux. Son regard bleu perçant que l’on croyait réserver à Mary Jane Watson trouve ici une force que l’on n’aurait pas soupçonnée de la part de l’acteur. Métamorphosé entre le début et la fin, ce dernier réalise une performance d’acteur de la statuette d’or.
Par sa direction exemplaire et l’interprétation sans faille de chacun des acteurs du film, Sheridan nous offre un film profondément humaniste, réservé, et qui évite les écueils des classiques mélodrames Hollywoodiens. Un sujet qui aurait pu facilement devenir mièvre ou mal traité devient ici un pamphlet anti-guerre magnifique.
Du grand, très grand cinéma !
 

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