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La lente dégradation du partenariat cycliste

Publié le 13 février 2010 par Jeanpaulbrouchon

Dès la naissance de la compétition cycliste sur route ceux qui fabriquaient des bicyclettes se sont investis dans le partenariat. Il importait pour eux de démontrer qu’à l’époque où le cyclisme se pratiquait sur des chemins de terre, des routes recouvertes de pavés de bois ou des sentes de halage, leurs machines étaient les plus résistantes et les plus indestructibles. De la même façon les firmes de pneumatiques ont beaucoup travaillé pour présenter au public un matériel de qualité apte en particulier à vaincre les inconvénients liés au nombre élevé de crevaisons (réparation rapide du pneu, démontage et remontage dudit pneu sur la jante).

Ces firmes étaient si importantes qu’elles influaient sur le déroulement des courses. Henri Desgrange, directeur du Tour de France, décida en 1930 de créer les équipes nationales afin de se séparer des équipes de marques.

Les marques de cycles les plus populaires avaient pour nom La Française et Alcyon. Les marques de pneumatiques se nommaient Michelin ou Dunlop.

Jusqu’à la fin des années 60, l’industrie du cycle, malgré la disparition de nombreuses marques, maintient sa prédominance dans la constitution des équipes professionnelles.

En 1970, il y avait quinze grandes formations eu Europe et six faisaient appel à l’industrie du cycle en tant que co-sponsor : Peugeot-BP-Michelin, Fagor-Mercier-Hutchinson, WillemII-Gazelle, Frimatic-De Gribaldy-Wolber, Sonolor-Lejeune et Mars-Flandria.

Dix ans plus tard, en 1980, l’effort de l’industrie du cycle se poursuit. Sur treize grandes équipes, huit laissaient apparaître leur nom sur le maillot des coureurs : Renault-Gitane, Ti Raleigh-Creda, Puch-Sem-Campagnolo, Peugeot-Esso-Michelin, Daf Trucks-Lejeune, Splendor, Miko-Mercier et La Redoute-Motobécane.

En 1990, le nombre des grandes équipes était de vingt-deux, mais seule Castorama faisait apparaître Raleigh dans son organigramme tandis que Weinmann possèdait sa propre formation.

En 2000, l’industrie du cycle n’existait plus sur les maillots. Aucune des vingt grandes équipes ne fesait appel au cycle. Celui-ci était remplacé en priorité par les banques (Banesto, Rabobank, Crédit Agricole...) Cette année enfin, seules Cervelo (marque de cycles) et Skil-Shimano (Shimano est le fabriquant bien connu de composants du cycle) ont fait appel à l’industrie du cycle.

La bicyclette n’est plus un objet de locomotion. C’est devenu un objet de loisir et accessoirement de compétition. La plupart des marques françaises même les plus grandes ont disparues. Celles qui restent se battent pour survivre chaque jour dans une conjoncture de plus en plus difficile. Certaines d’entre elles ne sont plus que des usines d’assemblage de pièces fabriquées à l’étranger.

Paradoxalement subsiste l’attrait pour la compétition. Ce sont désormais les grandes épreuves qui perpétuent le renom du cyclisme. Ce sont elles qui font se déplacer en masse les spectateurs le long des routes empruntées par les coureurs. Ce sont elles qui font venir les télévisions sans lesquelles désormais le cyclisme serait comparable en France à ces sports devenus confidentiels, malgré leur succès intercontinentaux, parce que privés d’accès à la télévision.

Jean-Paul


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