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Les jardins du Palais Royal

Par Celinexcoffon


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Résidence royale, lieu de débauche, creuset révolutionnaire, rendez-vous littéraire, siège de la Comédie Française… Les arcades silencieuses du Palais-Royal abritent bien des fantômes de l’histoire de Paris !
Le jardin du Palais-Royal, enserré dans un écrin de façades régulières, forme un havre de paix et de fraîcheur. Difficile aujourd’hui d’imaginer l’agitation qui régnait en ces lieux il y a deux siècles, lorsque les galeries s’animaient de boutiques, cafés et tripots où l’on cultivait la débauche et l’esprit nouveau ! Seules les colonnes de Buren, si longtemps décriées, et les boules d’argent de la fontaine de Paul Bury donnent une touche contemporaine à ces lieux chargés d’histoire.


Les jardins du Palais Royal

En 1629, le cardinal Richelieu fit élever par Jacques Lemercier un vaste édifice, le Palais-Cardinal, auquel fut accolé un jardin. Légué à Louis XIII qui le dédaigna les cinq mois qu’il survécut à son ministre, il devint la résidence de Mazarin, d’Anne d’Autriche et de son fils le futur Louis XIV, gagnant ainsi son nom de Palais-Royal. L’enfant-Roi y vécut jusqu’aux événements de la Fronde, lorsqu’en 1651 les Parisiens envahirent sa chambre pour s’assurer que la famille royale n’avait pas pris la fuite. Traumatisé par ce souvenir, Louis XIV ne souhaita jamais l’habiter et c’est son frère, Monsieur, qui l’aménagea avec magnificence. Le Régent, fils de ce dernier, y organisa de fameuses soirées libertines, initiant ainsi un siècle de mœurs licencieuses et d’idées contestataires.


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Prostituées au Palais-Royal sous le Directoire (photo : Paris en image)


A la veille de la Révolution française, le palais appartenait à Philippe IV d’Orléans, futur Philippe Egalité. Suite à un incendie, il le fit reconstruire en 1773 et fit réaliser sur trois côtés du jardin les pavillons à arcades qui lui donnent son aspect actuel. Très endetté, il décida de les louer en boutiques et appartements. De nombreux cafés s’implantèrent sous les galeries, fréquentés par les beaux esprits… et les prostituées, encouragées par l’interdiction faite à la police de pénétrer dans l'enceinte des jardins. Au « Grand-Véfour », Diderot côtoyait Restif de la Bretonne, Madame de Staël, et Fragonard qui mourut d’apoplexie en dégustant un sorbet dans l’un de ces cafés. Puis vinrent Danton, Robespierre, Fabre d’Eglantine. De nombreuses initiatives révolutionnaires virent le jour au Palais-Royal. Ainsi, Charlotte Corday y acheta le couteau avec lequel elle poignarda Marat. Le 13 juillet 1789, Camille Desmoulins harangua la foule, hissé sur une table du café de Foy. Confectionnant des cocardes à l’aide de feuilles de marronnier, il prononça ces mots célèbres : « Il ne nous reste plus qu'une seule ressource, c'est de courir aux armes et de prendre des cocardes pour nous reconnaître. Le vert, couleur de l'espérance, sera la notre ». Le lendemain, la Bastille tombait.


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L'animation du Palais-Royal cessa brusquement en 1836, lorsque le roi Louis Philippe ordonna la fermeture des salles de jeu et des tripots. La littérature ne quitta cependant pas les lieux avec des figures comme Jean Cocteau et Colette, qui y passa la fin de sa vie.


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Photo : Paris Passion


La nouvelle bouche de métro "Palais Royal", située place Colette, a été construite en 2000 pour le centenaire du métro de Paris. Réalisée sous la direction de l'artiste Jean-Michel Othoniel dans un style controversé, elle a suscité autant de commentaires que les réalisations d’Hector Guimard en leur temps. Les deux coupoles du kiosque des Noctambules (l'une représentant le jour, l'autre la nuit), faites de perles de verre de Murano (par Salviati) colorées et enfilées sur une structure d'aluminium, en font une œuvre inattendue et originale (art forain, hochet d'enfant ou rêve baroque ?) au sein de l'environnement très classique de la place Colette.
Source texte Urban Trip

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Il est midi, au son au son du canon !

Avec les beaux jours revenus, vous serez sans doute nombreux à vous promener dans le jardin du Palais-Royal. Je me propose de vous faire découvrir l’étonnante histoire de ce petit canon dissimulé au milieu d’un parterre de fleurs et oublié de tous. Un certain Rousseau (ingénieur en instruments de mathématiques) horloger, galerie du Beaujolais, sous les arcades du Palais-Royal, invente en 1785 un nouveau genre de gnomon (cadran solaire primitif) pour remplacer un cadran solaire rue des Bons-Enfants. Il s’agit d’un petit canon muni d’une petite mèche et chargé de poudre. Il est surmonté d’une loupe précisément orientée sur le passage du soleil dans l’alignement parfait du méridien de Paris. Lorsque le soleil est à son zénith, ses rayons se concentrent grâce à la petite loupe et viennent enflammer la petite mèche, provoquant la mise à feu du petit canon, permettant ainsi de régler montres et horloges à midi, ce qui était pratique à une époque où les montres à quartz n’existaient pas ! Ce qui fera dire à l’abbé Delisle : « Dans ce jardin si l’on y dérègle les mœurs, du moins l’on y règle sa montre. »


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Il est installé en 1786 par ordre du Duc d’Orléans face à la boutique du sieur Rousseau, dans le jardin du Palais-Royal. En 1799 le petit canon est déplacé au milieu du parterre le plus au sud (coté des colonnes de Buren) où il se trouve toujours aujourd’hui. En 1891, l’heure indiquée par le canon du Palais-Royal est étendue à toute la France. Il dut se taire en 1911 car une loi imposait désormais à la France l’heure de Greenwich. Remis en état en 1990, le canon continua à sonner midi jusqu’à ce que le plan Vigie Pirate le fit taire. Victime d’un vol en 1998, il fut remplacé par une copie aujourd’hui muette. Sur son socle on pouvait lire « Horas non numero nisi serenas » (Je ne compte que les heures heureuses). Belle devise en harmonie avec ce lieu rempli de calme et de sérénité. Ne manquez pas lors de votre prochaine promenade dans ce jardin d’aller lui rendre visite !
Texte gentiment proposé par le Piéton de Paris


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