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Editeur open source: le modèle américain

Publié le 15 février 2010 par Joll

Bonjour,

Comme certains d'entre vous le savent déjà, je fais actuellement une thèse sur l'open source et les services informatiques. Dans le cadre de cette thèse j'ai eu l'occasion d'interviewer des personnes travaillant dans les différents domaines du secteur : Editeurs, intégrateurs, clients.

Au fur et à mesure de mes investigations, tel un Colombo de l'informatique, je me suis rendu compte qu'il existait réellement un modèle américain d'édition dans le domaine de l'open source. Je précise le cadre de cette réflexion, nous parlons d'éditeur commercial qui développe un logiciel open source (Nous ne sommes ni dans la cas d'une fondation, ni d'un projet communautaire).

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Le modèle américain repose sur deux caractéristiques principales :

- Un logiciel en version communautaire considéré comme « dégradé », dans le sens où sa version n'offre aucune garantie aux utilisateurs et ne bénéficie d'aucun support de la part de l'éditeur voir dans une situation extrême il est nettement moins fonctionnel.

- Un logiciel en version privative, propriétaire qui se déploie, via des licences, et bénéficie de support au même titre qu'un logiciel classique.

Ce modèle américain est aussi analysé sous l'angle juridique par le "Dual licensing", le principe est le suivant: Vous mettez une version du logiciel en GPL dans le but de favoriser la diffusion de celui-ci et vous proposer un version classique, en terme de droit d'auteur, pour laquelle vous proposer un droit de licence d'utilisateur final.

L'objectif est double:

- Bénéficier d'une externalité en Recherche et Développement: L'éditeur bénéficie du travail gratuit des bénévoles ce qui diminue nettement son investissement, en échange il permet à tous ceux qui le souhaitent d'utiliser cette version du logiciel.

- Développer sa base installée: Le challenge principal pour un éditeur. Il s'agit de permettre l'utilisation du logiciel par un maximum de personnes qui se transformeront un jour ou l'autre en client. Le calcul est simple, x% des utilisateurs deviendront mes clients à moindres frais (on peut préciser cependant que ce dernier principe est aussi applicable aux autres modèles open source).

Des exemples d'éditeurs fonctionnant de cette façon: Red Hat, Zimbra, Alfresco, MySQL en autres (si vous en avait d'autres n'hésitez pas à les mettre en commentaire). Ces exemples sont toutes des entreprises américaines ce qui permet de "justifier" du terme modèle américain (bien entendu toute classification à ses limites). Nous verrons qu'il existe des modèles alternatifs à celui-ci.

Les revenus dans cette situation sont multiples : Les revenus de licences, les revenus liées au support, les développements à façon. Les éditeurs optant pour cette stratégie n'ont, bien entendu, aucune difficulté à travailler avec les SSII car ceux-ci sont des intégrateurs au sens traditionnel ainsi les revenus de licences et de support niveau 2 sont bien différenciés des prestations de services déployées par les SSII.

D'un point de vue éthique, on peut s'interroger cependant sur l'apport réel de ce modèle d'un point de vue communautaire ? J'avoue ne pas avoir une visibilité suffisante aujourd'hui sur cette contribution.

;-)

A bientôt, Jonathan


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