Magazine Insolite

Page d'écriture. Prévert.

Publié le 16 février 2010 par Didier Vincent
Pour faire le portrait d'un cancre



Un et un, deux. Deux et deux, quatre. Quatre et quatre font huit.
Répétez, dit le maître.
Durant les heures chaudes où, au fond de la classe nous avons usé nos fonds de culotte en rêvant et en bayant aux corneilles, ces heures du fond des âges, de celles où nous étions enfants, exempts des lourdeurs du monde, mais déjà habitués au ronron musical de la classe, nous regardions par la fenêtre, gribouillant d'indociles croquis d'outre monde.
Au premier plan, l'écolier et, n'attendant qu'un souffle poétique, le rêveur ; ce rêveur pour qui les mille trésors de cet univers ne se dissolvent pas dans l'abstrait des règles et le somnambulisme des rituels. Ce doux rêveur que nous fûmes tous, assis sur ces bancs de bois à refaire le monde en le défaisant.
Ces heures si belles, si radieuses qu'on ne reverra plus jamais tant elles sont tissées d'innocence, ces heures de rêve éveillé et qui voyait le décor trop familier fondre, se métamorphoser, s'insoucier. Ces heures que nous somme là à imaginer, comme lui, de l'autre côté de lâge, comme en miroir, c'est ce qu'il nous a légué d'essentiel, ce petit bout de chou de 7 ou 8 ans.
Rêver est aussi important que savoir. On a besoin des deux, tour à tour. S'échapper. Par intersitices. Se désaisir de l'implacable marche du temps social mêlée de ce savoir à jamais acquis.
Merci Jacques Prévert de réveiller l'éternel petit bonhomme en nous.
Merci à ces étudiants en graphisme italiens d'avoir resucité cette poésie de si belle manière.

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