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Floyd Landis rattrapé par le justice française

Publié le 16 février 2010 par Jeanpaulbrouchon

Le juge Thomas Cassuto du tribunal de Nanterre a lancé le 28 janvier dernier un mandat d’arrêt international à l’encontre de Floyd Landis et de son médecin et entraîneur Amie Baker pour «  recel » et «  atteinte à un système de traitement automatisé de données ».

Pour bien comprendre le cheminement de cette affaire et savoir de quel bois se chauffe Landis, il n’est pas inutile de rafraîchir les mémoires.

Landis mandat d'arret international
 Floyd Landis est né en 1975 de parents d’origine suisse membres d’une communauté mennonite de Pensylvanie. Bravant les préceptes de cette communauté et en s’entraînant la nuit, il devient en 1993 champion junior des Etats-Unis de VTT. Il intègre la formation professionnelle Mercury en 1999 et termine à la troisième place du Tour de l’Avenir. Il disparaît alors du peloton professionnel et y fait une réapparition en 2002 aux côtés de Lance Armstrong dans l’équipe U.S.Postal. En 2005, il intègre Phonak et obtient ses premiers grands résultats au sein de cette formation l’année suivante en s’imposant dans Paris-Nice, le Tour de Californie et le Tour de Géorgie. Il est alors temps pour lui de se préparer à disputer le Tour de France qui sera on va le lire le plus noir de l’histoire.

Le 23 mai de cette année 2006, éclate à l’instigation de la division anti-drogue de la Guardia Civile espagnole l’affaire Puerto ...

  Les interpellations et les gardes à vue dont celle de Manolo Saïz, manager de la formation Liberty Seguros se multiplient. Dans deux appartements de Madrid, la police a trouvé des poches de sang parfaitement identifiables en grande quantité, des seringues, des produits interdits, de l’argent liquide, … etc …Liberty Seguros se désengage aussitôt du cyclisme. L’équipe prend le nom de Wûrtz, le co-sponsor et participe en tant que telle au Critérium du Dauphiné Libéré. Alexandre Vinokourov qui veut absolument disputer le Tour pour le gagner crée à la hâte, grâce à ses amitiés avec les dirigeants du Kazakstan, la formation Astana-Wûrtz.

La police espagnole lâche ses premières informations. Elles sont dramatiquement réelles. Les organisateurs du Tour retirent à Astana-Wûrtz et à la Communauté de Valence leur invitation à participer au Tour. Le Tribunal arbitral du sport, déjuge l’organisation du Tour et Astana-Wûrtz comme 20 autres équipes se rend à Strasbourg pour prendre le départ du Tour.

Auparavant, ont lieu les championnats nationaux. Le journal El Païs publie le jour du championnat espagnol une liste de 53 coureurs impliqués dans l’affaire Puerto dont 15 de la formation dirigée par Manolo Saïz. Ulcérés, les coureurs ne disputent pas leur championnat.

Le climat est lourd. Strasbourg fait contre mauvaise fortune bon cœur et accueille le Tour avec faste. Tous les coureurs sont présents pour la présentation des équipes devant une foule considérable mais le lendemain, vendredi 30 juin, veille du prologue, en milieu d’après-midi Jean-Marie Leblanc et Christian Prudhomme, sur la foi de documents de la police espagnole donnent la liste des coureurs ne pouvant participer au Tour en raison de leur application dans l’affaire Puerto. Cette liste comprend neuf noms : Basso ( CSC ), Ullrich et Sevilla ( T Mobile ), Mancebo ( AG2R) plus cinq coureurs de l’ex-formation Liberty Seguros devenue Astana-Würtz. Il s’agit de Paulinho, Nozal, Davis, Contador et Beloki.

Le lendemain, 176 coureurs représentant 20 équipes disputent le prologue. Astana-Wûrtz qui ne compte plus que quatre coureurs n’est pas autorisée à prendre le départ du Tour. Vinokourov a perdu le Tour sans le disputer.

Le Tour démarre. Le plus dur est à venir. Landis commence à faire parler de lui en terminant 2° de l’étape contre la montre de Saint-Grégoire le le 8 juillet. Cinq jours plus tard, le 13 juillet, il est maillot jaune après l’étape du Pla-de-Beret remporté par Menchov. Deux jours plus tard, le 15, c’est l’étape Béziers-Montélimar. Une échappée-fleuve se dessine. Landis et ses équipiers laissent faire. Ils passent la ligne d’arrivée avec 29.57 de retard sur le vainqueur de l’étape Jens Voigt. L’espagnol Perreiro qui le matin était pointé à une demi-heure de Landis au classement général devient maillot jaune.

Trois jours plus tard, à l’Alpe d’Huez Landis récipère son bien mais le perd le lendemain sur la route de La Toussuire à l’issue d’une sévère défaillance. Ce jour-là, Landis concède 10 minutes au vainqueur de l’étape Rasmussen. Pereiro est à nouveau maillot jaune. Et ce n’est pas fini.

Le lendemain, c’est Saint-Jean-de-Maurienne-Morzine. Exsangue la veille, Landis retrouve des forces. Il gagne l’étape en solitaire avec près de 6 minutes d’avance sur son suivant immédiat Carlos Sastre. Ce faisant Landis se replace au général et ne fait qu’une bouchée de Pereiro lors de l’ultime contre la montre pour remporter le Tour.

Nous sommes le dimanche 23 juillet. Landis revêt sur les Champs-Elysées le dernier maillot jaune du Tour entouré de sa femme Ambre et de la fille de celle-ci.  Le mercredi 26, Landis doit se rendre en Hollande pour le premier critérium de sa tournée. Il ne s’y rend pas en donnant un prétexte futile. Le 27

.on apprend qu’un coureur du Tour et non des moindres est positif. Phonak confirme l’information et annonce le licenciement de Landis. Ce dernier au cours d’une conférence de presse tenue à Madrid en compagnie de son avocat José-Maria Buxeda ( le même que celui de Roberto Heras ) jure ses grands dieux qu’il n’est pas dopé, qu’à La Toussuire pour effacer sa déeception il a bu du whisky et des bières. La contre-expertise confirme l’expertise. Avec un taux de testostérone onze fois supérieur à la limite autorisée, Landis est déchu de sa victoire et condamné à deux ans de suspension.

Dégoûté du cyclisme professionnel, Andy Rhijs, patron de Phonak, dissout son équipe sur le champ..

Landis utilise alors tous les moyens même les plus frauduleux pour faire valoir ce qu’il croit être sa bonne foi. Il dépense des sommes considérables en frais d’avocats, n’hésite pas à faire la quête lors de courses aux Etats-Unis, crée une fondation destinée à lutter contre l’ostéo-arthrose qui lui rapporte 500 000 dollars, menace Greg LeMond qui s’apprête à témoigner contre lui et surtout tente fausser le système informatique du laboratoire de l’AFLD qui a effectué les analyses concluant à sa tricherie.

C’est pour cette dernière raison que le juge du parquet de Nanterre a délivré un mandat d’arrêt international ainsi qu’à son médecin et manager.

L’an dernier, sa suspension purgée, Landis a recouru au sein de la formation OUCH. Il est en pourparlers avec une équipe encore plus petite Rock Racing.

Jean-Paul


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