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Suisse : + 1,8 VS France : – 139

Publié le 18 février 2010 par David Talerman

argent-publicMais que représentent ces chiffres ? Simplement l'excédent budgétaire dégagé par la Suisse en 2009 : 1,8  milliards d'euro (2,7 milliards de francs suisses).

En France, on parle malheureusement d'un déficit budgétaire de 139 milliards d'euro... Certes, les deux pays n'ont pas la même taille ni la même économie, mais quand on sait que la Suisse est un pays fortement exportateur, on se dit qu'elle s'en est plutôt bien tirée en 2009.

Dans son communiqué de presse, le département fédéral des Finances indique que les résultats sont d'autant plus remarquables qu'un milliard a été injecté dans l'économie pour contrer la crise. Selon Hans-Rudolf Merz, la politique de limitation des dépenses engagée par le Conseil fédéral et l'administration ont porté leur fruit.

Le remboursement du prêt à l'UBS rapporte beaucoup

Par ailleurs, le remboursement du "prêt" accordé à l'UBS pour remettre l'établissement bancaire à flot à l'automne 2008 (voir l'article "Les autorités suisses au chevet du système bancaire suisse" sur le site Travailler-en-Suisse.ch) a permis à la Confédération d'empocher la coquette plus-value de 7,2 milliards de francs suisses. Cette recette qualifiée d'exceptionnelle n'a pas été ajoutée aux 2,7 milliards de francs : l'excédent de la Suisse s'élève en réalité à 9,7 milliards... C'est presque indécent dans ce contexte de crise en comparaison mondiale.

La Suisse a un déficit qu'elle réduit, même en temps de crise, alors que celui de la France explose

La différence est moins marquée Lorsqu'on parle du déficit des deux États c'est encore pire : en France, la dette s'élève à environ 143 1450 milliards d'euro, alors qu'en Suisse elle est d'un peu plus de 75 milliards d'euro (111 milliards de francs suisses), ce que je trouve particulièrement élevé si on compare les deux économies. La différence est déjà marquée, mais le pire, c'est la tendance :

Cependant, la Suisse a pu réduire son déficit de 11 milliards cette année, et la tendance va à l'austérité et à une politique de réduction de dépenses, alors qu'en France...

En France, la dette se creuse, et l'argent public semble dilapidé

En France, la tendance est inverse, c'est plus compliqué, et puis il y a ces petites dépenses bien françaises qui sont de nature à creuser le déficit... et la confiance du peuple : j'ai appris que les anciens Présidents de la République Française bénéficiaient de nombreux avantages en nature. Par exemple, Jacques Chirac bénéficie d'une équipe de 11 personnes (préfet, ambassadeur, secrétaires, chauffeurs, gardes du corps) pour l'aider à rédiger ses mémoires (vendues tout de même à 450 000 exemplaires)... ou  ses problèmes judiciaires (...). Valéry Giscard d'Estaing bénéficie pour sa part d'une équipe d'une dizaine de personnes, payée par les deniers publics, ainsi qu'une carte de circulation gratuite en classe business sur Air France. Et pour mettre la droite et la gauche d'accord, cette mesure a été prise par le socialiste Laurent Fabius.

Suisse et France : une notion différente de l'argent public

Je vous laisse  imaginer ce que tout ceci peut coûter et l'impact que cela peut avoir sur les 50% de ménages français qui payent des impôts... Et quand on sait qu'en Suisse, les Parlementaires prennent en général les transports en commun pour se rendre au travail, on se rend vite compte qu'on  n'est pas dans le même monde et qu'on n'a pas la même notion de l'argent public dans les deux pays...

Je me pose juste une question : le peuple suisse accepterait-il que ses anciens dirigeants bénéficient d'autant de largesses financées par les contribuables ? Qu'en pensez-vous ?

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sources : Le Monde, Département Fédéral des Finances et Challenges


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