Magazine Beaux Arts

Artistes

Publié le 18 février 2010 par Paule @patty0green
Quand on me demande qui sont mes artistes préférés, j’énumère quelques artistes contemporains dont j’aime généralement le travail pour des raisons à la fois intellectuelles et émotives. Je devrais pourtant parler de ces rares personnes qui ne font pas nécessairement partie du milieu de l’art et que je considère comme de grands artistes. J’ai du mal à m’arrêter à cette définition sociologique de l’artiste : « l’artiste est celui qui fait de l’art et qui est reconnu ainsi par le milieu artistique, l’institution…etc. ». Quand je « trouve » quelqu’un artiste, je me fiche bien de cette définition. Ce n'est pas dans ma tête que ça se passe, mais dans mes tripes. Avec de la rétrospection, je remarque quelques traits récurrents chez ceux et celles que j'appelle "artistes" :
1-Ces gens sont excellents dans leur « discipline » respective, mais ce n’est pas simplement parce qu’ils sont disciplinés.
2-Ils semblent indétrônables parce qu’ils ne voient pas les limites de la discipline.
3-On ne peut les comparer, ils sont « ailleurs ».
4-Ils se renouvellent sans cesse (n’emploient pas des formules safe qui fonctionnent).
5-Ils prennent au sérieux le fait de ne pas se prendre au sérieux :)
6-Ils ont, de toute évidence, un plaisir fou. Ils sont euphoriques.
7-Ils ont une confiance en eux à tout casser.
8-Lorsque vous leur demandez comment ils en sont arrivés là, ils vous parleront, sans même s'en apercevoir, de synchronies.
9-Ils ont un super charisme, je les reconnais souvent même avant de savoir ce qu’ils font dans la vie.
10-Ils font ce qu’ils ont à faire sans se soucier des autres. Ils « font » parce qu’ils « sont » (et non parce qu’ils veulent être).
Ils m’inspirent infiniment...
Tout ça pour dire : bravo Shaun White! C'est le snowboarder américain extraordinaire qui a gagné la médaille d’or haut la main hier soir à Cypress (half-pipe). Je ne connais pas beaucoup le snowboard, je n'en fais pas du tout et n'ai pas l'intention d'en faire, mais j’ai lu un excellent mémoire à ce sujet. Mon copain Sébastien Courchesne-O’neill a rédigé un mémoire intitulé L’institutionnalisation de la planche à neige au Canada. Mais mon coup de foudre pour Shaun White n’y était pas lié au départ. Lors du défilé olympique, la caméra s’est braquée sur lui et je me suis retourner vers l’expert, qui me nommait tous les sportifs dont on faisait le gros plan depuis le début du défilé, en lui disant : « c’est quoi ça? » (et non, « c’est qui? »). Je n’aurais même pas pu dire, sur le coup, si c’était une fille ou un garçon parce que je regardais "autre chose". J'ai même dit "c'est dont ben weird!". Il m’a répondu que c’était un super snowboarder. Et j’ai ajouté « Wow, il a vraiment du charisme, il doit être extraordinaire». Puis il m’a fait la généalogie impressionnante de cette jeune personne, j’ai regardé quelques unes de ses compétitions et écouté ses entrevues sur le Web. Je savais que je venais de découvrir (pour moi, parce qu’il est déjà tellement connu) un nouvel artiste qui m’inspirerait. Je ne parle pas de génie, ni de surhomme, juste d'un artiste : ça me fait toujours cet effet!
Artistes
Sa run finale, qu'il a fait avec passion juste pour le plaisir (parce qu'il avait déjà gagné de toute manière) était tellement belle, même si je n’aurais pas su dire en termes techniques ce qu’il était en train de faire (double ci, triple ça). Mon copain s’est chargé des termes techniques. C’était SA place, les autres snowboarders n’étaient que des invités. Ils compétitionnaient entre eux pour la médaille d'argent et de bronze. C’était d’une très grande évidence que Shaun White n’avait rien à voir avec les autres qui faisaient du snowboard : il volait!!!

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Paule 235 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines