1er mars : Une journée sans immigrés. Et derrière, des expulsés qui répètent : " Je ne comprends pas, ma vie est en france" #1

mmmm
En accroche-cœur à ce billet, un mot de Dumas (Alexandre) dont on parle beaucoup en ce moment, et c'est bien, à propos d'un film peut-être moins bien.
L'auteur des Trois Mousquetaires et de leurs merveilleuses suites, petit-fils de l’esclave noire Cessette Dumas, il était, au sein de la bonne société parisienne de son époque, qui n'avait pas toujours l'esprit de Hugo ou de Sand, en butte à des sarcasmes imbéciles autant que racistes. Alexandre le grand avait du répondant. J'offre la réplique suivante à tous mes amis nègres, demi-nègres, 1/4 de nègres (ce qu'était Dumas) et à tous les amis de ces amis.
Traversant le foyer du Théâtre-Français et entendant un petit homme mal bâti chuchoter à son voisin : «On dit qu’il a beaucoup de sang noir», il lui avait lancé : «Mais parfaitement, Monsieur, j’ai du sang noir ; mon père était un mulâtre, mon grand-père était un nègre, et mon arrière-grand-père était un singe ! Vous voyez que nos deux familles ont la même filiation, mais pas dans le même sens !»
(relaté dans Libé du 15 février 2010, article assez édifiant titré «Ses cheveux sentent le nègre», mots prêtés à Mlle Mars qui, elle, sentait la pute de luxe).
La caricature qui illustre ceci et représente Dumas en Mama noire préparant une bouillabaisse avec ses personnages, symptomatique du racisme  dont il fut l'objet, est signée d'un certain Cham, dont la notoriété n'est pas parvenue jusqu'à nous, pauvre petit chou blanc et con, probablement fier de l'être.
LE 1er MARS, JOURNÉE SANS IMMIGRÉS. ET VOUS ?
Ce blog, sans se fourvoyer, s'est de plus en plus consacré au cinéma. C'est vrai qu'il y a à dire et à redire. Et La séance du Mercredi me pompe beaucoup de temps et d'énergie. J'aimerais bien que vous me disiez si cette rubrique vous plait ou non, vous semble utile, ce genre de choses... Bon.
Je vais me réorienter vers un autre combat jusqu'à la fin du mois. J'en ai déjà parlé, mais pas assez. C'est :

UNE JOURNÉE SANS IMMIGRÉS,
organisée par des immigrés
et soutenus par des gens comme vous et moi, immigrés ou pas,
femme ou homme, hétéros ou homos ou rien de tout ça,
retraités ou nouveau-nés, ces derniers refusant un monde d'exclusion,
des écolos, des gauchos, des cinéphiles, des musicoloques, des BéDéistes,
des poètes, des ménagères, des anglais, des lecteurs des inrocks,
de Flaubert ou de l'Huma, des petites annonces,
des pêcheurs à la ligne et des ligueurs anti-pêche,
des BDSM et des vanilles, des adorateurs des fraises des bois et des lentilles,
des jazzeux, des rockeux, des nazeux,
des anti-nazis, des mangeurs de lotus, des fumeurs de thé,
des candidates du NPA voilées,
des retraités au large manteau pour piquer des boites de crabe,
hors de prix, pris, pas pris,
des dames qui trouvent que l'apéro n'arrive pas assez vite,
des amateurs de chili con carne accompagné de vin californien,
des joueurs de mah-jong, des joueurs de flute,
des Sandrine enceintes pour la deuxième fois (bises)
et des mecs qui regardent la Seine et s'éloignent de l'eau noire,
en raison de la solidarité.

Et si les immigrés émigraient. Loin de la France. Quid de l'économie, quid de la démographie, quid de notre petite personne de petit bourge, habitué aux poubelles vidées, au ménage fait au bureau, à la vaisselle lavée au restau, aux bâtiments qui s'élèvent sans qu'on s'en aperçoive. Putain, on serait dans une merde noire.
Le 1er mars, une journée où les immigrés ne participent plus à notre confort. On articipe ?
Suite demain avec les témoignages de jeunes se réclamant de la France et ayant jetés dehors. Avec Libé.
Et jusqu'à la fin du mois, on maintient la pression pour un 1er mars utile.
En plus le 1er mars, c'est l'anniversaire de mon père. Il aurait... beaucoup.