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Lucide Bouchard se peinture dans le coin

Publié le 19 février 2010 par Politicoblogue

Lucide Bouchard se peinture dans le coinSortant de son devoir de réserve depuis bientôt cinq ans, le signataire du Manifeste lucide Lucien Bouchard prétexte qu’il faut se concentrer sur certains défis avant même de s’attaquer à la souveraineté. Il profite de l’occasion pour soi-disant remettre la classe politique souverainiste actuelle à sa place, notamment en ce qui concerne la question de l’immigration et des accommodements raisonnables. La montée en puissance du curé de la rectitude politique devra-t-elle continuer à sévir ?

Monsieur Bouchard, que nous avons jadis respecté jusqu’à un certain point, est en train de perdre aux points. Déjà, Jacques Parizeau l’avait rabroué de la boutade qui le caractérise au moment de la sortie du Manifeste des lucides. Voilà que Lucien en remet : prétendre faire la leçon à Pauline Marois de la sorte constitue une sorte de condamnation à l’errance perpétuelle. Depuis sa démission au poste de chef du Parti Québécois, Lucien Bouchard est orphelin de parti et d’admirateurs éperdus.

Jamais nous ne remettrons en doute la foi d’un souverainiste, fût-il même opportuniste. Ce que nous pouvons remettre en question, c’est le credo selon lequel Lucien Bouchard défend les intérêts de la population québécoise. Défendre une position de droite et déclarer ses anciens alliés comme radicaux, c’est faire l’économie rhétorique d’une réflexion pourtant nécessaire. Les déclarations à l’emporte-pièce ne sont pas toujours de nature à susciter un débat serein.

Les accommodements raisonnables ne sauront souffrir de la mansuétude de certains curés de la rectitude politique tels que Lucien Bouchard. Il nous faut collectivement affirmer un certain leadership. Ce n’est pas le temps de se perdre sur certaines conjectures d’un manque de tolérance à l’endroit de quelque frère de vues, de sang. Le jour que nous nous affranchirons de certaines oeillères et d’un certain orgueil, nous arriverons à débattre sur la place publique de ce qui nous préoccupe sur le fond de la question.

Le Parti Québécois peut peut-être défendre certaines positions qui sont de nature à susciter la discussion. C’est le propre des débats, et le débat sur les accommodements raisonnables n’y échappe pas. Le Manifeste pour un Québec pluraliste a été rédigé récemment, et nous avons eu le loisir de disputer les points de vue y étant évoqués. Déchirer sa chemise sur la question, comme le fait Lucien Bouchard, c’est le propre d’une personnalité qui ne peut souffrir la contradiction et qui refuse de se soumettre à un certain jeu dialectique.

Le jour que nous nous déciderons collectivement à renverser la vapeur, nous assisterons à un vrai débat d’idées. Nous cesserons de privilégier le conflit des personnalités en présence, les artifices rhétoriques et la stagnation perpétuelle des débats qu’une société se refuserait à éluder. Plus que jamais, une réflexion s’avère nécessaire quant à la pertinence de l’affirmation d’une dissidence et les termes dans lesquels elle s’employe. C’est ce que l’auteur du présent article vient de privilégier en manifestant son opposition aux procédés utilisés par M. Lucien Bouchard.

Élie Presseault

Diplômé en Communication et Politique, Université de Montréal

Étudiant en Études littéraires, UQAM

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