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Takeshi Kitano, le yakuza sauvé par le cinéma

Par Actualitté
Le 10 mars sortira en salles Achille et la tortue, dernière oeuvre de Takeshi Kitano. L'occasion d'une rétrospective dédiée aux peintures de l'artiste au Centre Pompidou et la Fondation Cartier du 11 mars au 21 juin. Pour patienter tranquillement, découvrir ou redécouvrir ce cinéaste particulier, Grasset publie Kitano par Kitano, un autoportrait recueilli par le journaliste Michel Temman.
Takeshi Kitano, le yakuza sauvé par le cinémaNé en janvier 1947, Beat Takeshi comme on le surnomme au Japon, grandit dans des quartiers populaires et très pauvres de Shitamachi au nord-est de Tokyo, dans des conditions particulièrement sombres. Son père est alcoolique et joueur. Il cumule les petits boulots, combine avec les yakuzas mais se préoccupe peu de ses quatre enfants. Kitano fait les 400 coups - « je ne pensais pas que c'était grave, tous les gosses le faisaient » - et ne se prive pas de voler la dot de sa soeur...
« C'est plus tard que j'ai réalisé à quel point mon quartier avait mauvaise réputation. Autour de moi, mes amis étaient ce qu'on pourrait appeler des petits voyous », a-t-il raconté lors d'une interview à l'AFP. Heureusement, sa mère veille sur lui. « C'est vrai que sans la présence de ma mère et son éducation stricte, j'aurais pu facilement devenir un yakuza comme beaucoup de mes amis » poursuit le cinéaste.
Grâce au cinéma, Takeshi Kitano va s'en sortir et son talent se révèle. D'abord acteur dans Furyo de Nagisa Oshima en 1983, Kitano réalise son premier film Violent Cop en 1989. « Dans mes premiers films, j'avais envie de faire l'éloge de ceux que la société contemporaine néglige. Je veux parler de ces individus décalés, marginalisés, trop facilement, trop simplement mis de côté, sans se poser de questions, un peu comme on balaie le pas de la porte. » Kitano réalise ensuite quelques chefs d' oeuvres tels que Hana-bi (Lion d'or à Venise), Sonatine, mélodie mortelle ou Zatoïchi qui consacrent son regard singulier, dans un mélange de poésie, de couleurs et de violence froide.
En 1994, Kitano frôle la mort. Des cicatrices sur son visage attestent de ce très grave accident de scooter survenu à Tokyo, sous l'emprise de l' alcool. « J' aurais pu mourir. Il y a eu un enchaînement de coïncidences qui m'ont sauvé la vie », se souvient-il. L'année 2010 s' annonce bien meilleure pour Kitano. C'est aussi l'occasion de (re)découvrir son oeuvre multi-facettes.

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