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L’Indien et le Journaleux : Denis Robert / Edwy Plenel.

Publié le 19 février 2010 par Pensezbibi

L’Indien et le Journaleux : Denis Robert / Edwy Plenel.

BiBi a lu l’article de l’Indien Denis Robert sur AgoraVox (via Dazibaoueb) et a relu les déclarations du 13 juin 2006 du vertueux Plenel  devant les juges de l’Affaire Clearstream. Pas de doute, l’Indien a bien mérité le scalp du Shériff Edwy. BiBi a aussi bien aimé relire cette appréciation acide et juste de l’Indien.

« Je n’ai pas choisi la marginalité. Autour de moi, les hommes et les règles ont glissé. Les journalistes installés ne me soutiennent pas car je les renvoie à leur suffisance, leur vacuité, leur démission devant l’ampleur de la tâche ou les pressions de la hiérarchie. Je n’ai rien à attendre d’eux et ils me le rendent bien ».

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En 2006, une grande partie de la Presse (journaleux de droite et plus surprenant, journalistes dits de « contre-Pouvoir ») accusait Denis Robert d’être le possible Corbeau de l’Affaire Clearstream. On citera ici les visionnaires Hervé Gattegno, Edwy Plenel, Daniel Schneidermann d’ASI, Philippe Val de France-Inter, Laurent Valdiguié du JDD, Frédéric Ploquin de Marianne, Ivan Rioufol du Figaro. Plus courageux, (plus de 500 journalistes), cartes de presse exposées, avaient soutenu l’honneur de la Profession en défendant celui qui a subi plus de 240 visites d’huissiers, des centaines de procédures judiciaires et des procès en nombre depuis 2001. S’attaquer à la Haute Finance et à ce gigantesque Poumon Clearstream, ce n’est pas rien. Juste un chiffre pour présenter ce Monstre : d’après une dépêche Reuters, dix TRILLIONS d’euros (10  000 000 000 000 €) étaient officiellement conservés chez Clearstream en janvier 2009 (1).

Denis Robert, journaliste, écrivain, peintre, a mené une implacable enquête autour de cette Chambre de Compensation, enquête qui – bien avant les secousses de la Crise du Libéralisme de 2008 – avait montré à quel point le Capitalisme financier était devenu délirant. Il est tout à fait instructif de (re)lire aujourd’hui son livre « Révélations » publié en 2001.

A sa sortie, le Journaleux Edwy Plenel, lui aussi, l’avait lu. Il est intéressant de rappeler ses impressions. Elles sont au nombre de trois (BiBi ne s’attardera que sur la première). « J’ai lu moi-même le livre et je suis sorti de cette lecture avec trois impressions. Premièrement, le sentiment d’avoir affaire à un genre littéraire assez éloigné d’une enquête rigoureuse où l’auteur devenait en quelque sorte le héros de son histoire »

Pour celui qui fut ancien rédacteur en chef du Monde et aujourd’hui Professeur associé à l’Université Montpellier-I dans les disciplines juridiques, politiques, économiques (!) et de gestion, « Révélations » est un… « genre littéraire » et Denis Robert est le « héros de son histoire ».

« Un genre littéraire » : subtile manipulation de celui qui se présente comme le Pourfendeur des Manipulations sur les radios, chez Ardisson, dans les « débats contradictoires » de France-Info et ailleurs. Sa manipulation à lui réside encore dans le fait de transformer Denis Robert en romancier qui écrirait son autobiographie. «Notre confrère parfois raisonne en romancier plutôt qu’en enquêteur ». Ou encore, comme l’écrit Laurent Valdiguié qui présente Denis Robert : c’est «un personnage de roman ». Non qu’il ne soit pas écrivain mais Edwy Plenel comme Valdiguié, se trompent de livre. Ce n’est assurément pas dans « Révélations » que Denis Robert est romancier.

Cette manip, corde usée mais qu’on ressort et qui ressert, c’est comme une bobine de fil : tu commences par qualifier quelqu’un de « romancier » puis défile sans qu’on y prenne gare la Chaine signifiante suivante : c’est du Roman, de l’Affabulation, du « pur fantasme » puis des « chimères vertueuses » puis des « chimères perverses » (2) puis des mensonges, hein ? Aussi à quoi bon l’écouter, le lire, échanger etc etc ».

Dans un article mis en ligne en avril 2008, BiBi avait déjà taillé en pièces ce raisonnement de nos Journaleux modernes sur Denis Robert et leur façon très douce de pratiquer une féroce Censure.

A l’heure où sont rappelés dans beaucoup de blogs les propos de Plenel du 13 juin 2006 (3) aux juges Jean-Marie d’Huy et Henri Pons, ce petit épisode montre à quel point la concurrence est vive dans le Champ journalistique, combien les Places de Prétendants à la « Vérité » sont chères pour se hisser au Top (toute une frange de journalistes bien-pensants se la jouent Rebelles anti-Sarkozystes pour occuper le champ – de Marianne, Libé, Le Monde à France-Info). Dans le nouveau champ d’Internet, chacun aiguise aussi ses couteaux pour attirer le chaland : Médiapart, Slate d’Attali, Rue 89, Arrêt sur Images etc. Et pour gagner, le Masque anti-sarkozyste leur est d’une très chic et très belle utilité.

BiBi, lui, n’est pas loin de penser que tous ces grands journalistes sont les Elkabach de demain.

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(1) Rappelons quelques chiffres à l’« ami » Plenel ce que sont devenus entre temps Clearstream et Euroclear, ces deux multinationales qui ont le monopole du marché obligataire. Elles sont présentes sur toute la planète et dans tous les paradis fiscaux. Elles voient passer chaque année près de… 150 trillions d’euros (150 000 000 000 000 000 000 €).

(2) Déclaration de Plenel à Mathieu van Berchem de swissinfo.ch (8 octobre 2009)

(3) Voilà ce que l’ «ami » Plenel avait déclaré aux Juges (13 juin 2006), « La seule personne dont le nom apparaisse comme l’un des acteurs de cette histoire, qui a toujours revendiqué un contentieux à mon endroit, est l’écrivain Denis Robert » ou encore : « Je ne sais pas qui a mis mon nom et je n’accuse personne. Je rappelle simplement ce contentieux avec Denis Robert, qui me semble lui aussi être passé du réel à la fiction ». Pour le texte complet de la déposition de l’ «ami » Plenel


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