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Marizibill de Guillaume Apollinaire

Par Mango


Marizibill de Guillaume Apollinaire
Marizibill de Guillaume Apollinaire

Dans la Haute-Rue à Cologne

Elle allait et venait le soir

Offerte à tous en tout mignonne

Puis buvait lasse des trottoirs

Très tard dans les brasseries borgnes

 Elle se mettait sur la paille

Pour un maquereau  roux et rose

 C’était un juif il sentait l’ail

Et l’avait venant de Formose

Tirée d’un bordel de Changhaï

Je connais gens de toutes sortes

Ils n’égalent pas leurs destins

Indécis comme feuilles mortes

Leurs yeux sont des feux mal éteints

Leurs cœurs bougent comme leurs portes.


Marizibill de Guillaume Apollinaire (Alcools 1898-1913)Tableau d'Edvard Munch (1863 - -1944)


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