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Les tatouages ne partent pas

Publié le 18 février 2010 par Culturabox

Sin Nombre« Christian Poveda est mort »
Il y a quelques mois, la nouvelle avait fait son effet en France : même si le type n’était absolument pas connu, on en parlait, reparlait, reportait, imageait… Et le Salvador y a pris son lot de claques, comme d’hab’

Dans le sillage de la sortie de son film « La vida loca », dont il était alors en train d’assurer la promotion, nous avons vu débarquer (en cherchant bien) sur nos grands écrans une pellicule traitant à peu de choses près de la même thématique. « Sin Nombre » est un film, pas un reportage. Mais ceux qui connaissent un minimum le contexte sauront qu’on s’en approche.

Le script est classique (néanmoins récompensé à Deauville et Sundance) mais prend toute son importance lorsqu’on sait que ce genre d’histoire n’est pas toujours de la fiction. Un adolescent qui parait sans cesse au bord du suicide voit sa copine tuée par le sous-chef de la mara locale… puis le tue à son tour. Le souci, c’est qu’on ne tue pas un membre de la mara, surtout si on en est un soi-même. Le fuyard tatoué va donc prendre part à un voyage où il rencontrera une petite latina en fuite vers de meilleurs horizons (étatsuniens en l’occurrence).
Bref, la suite de film parle de vengeance, de poursuite, de destin tragique…

Au-delà d’un road-movie enroulé dans un tacos, « Sans nom » pose les questions qu’il faut : peut-on choisir de briser le destin que l’on s’était choisi tout jeune ? l’appartenance à un gang fait-elle d’un membre un être sauvage ? et l’amour dans tout ça ?
La repentance et la vengeance : thèmes porteurs et en vogue à Hollywood, mais traités ici de manière différente. D’une part parce que l’équipe du film (jusqu’aux acteurs) est locale, d’autre part car la violence abrupte de ces bannis de la société fait froid dans le dos. C’est à un tel point que je me suis demandé à certains moments si les acteurs en étaient vraiment. Le réalisme criant est assuré par une recette tristement ancestrale : poudre blanche et poudre grise diluées dans du liquide rouge.

On relativise vite en se pensant bien chanceux d’avoir nos petites cellules de garde à vue, nos procès et bracelets électroniques… comparativement à des pays où vous pouvez vous faire décalquer du 8mm dans la mâchoire par le fils de votre voisine. Les rubriques faits-divers de la presse locale feraient la une de la notre, et c’est à se demander si la PAO permet assez de pages pour citer tous ceux qui s’écrèment quotidiennement.

Difficile de classer réellement  « Sin nombre » : film didactique, brûlot anti-mafia, biopic pseudo-imaginaire… un peu de tout probablement.
Le temps passe bien vite, lorsque qu’on s’associe tant bien que mal à la peine des protagonistes et qu’on tente de décoder les coutumes et manières d’une centre-amérique assez sombre.

A acheter, à télécharger, à pirater, au choix, mais à voir… et en sous-titré S.V.P !

Plus d’informations sur : http://www.sinnombre-lefilm.com

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