Douzième journée olympique : entre frustration et... frustration

Sur le podium durant plus des trois quarts d'heure de la course, le relais français en ski de fond échoue à une très frustrante quatrième place. Frustration, il en est également question du géant dames du fait du report de la seconde manche, mais au moins Tania Barrioz est deuxième à deux centième d'Elisabeth Goergl. Tessa Worley est elle neuvième et dans la même seconde.

Cette une belle génération qui méritait certainement mieux qu'une médaille en chocolat, mais à Vancouver comme à Turin, le relais du ski du fond se classe quatrième. La faute à pas de bol, aux limites physiques d'Emmanuel Jonnier, dernier relayeur français, mais surtout à l'immense retour de Petter Northung parti à l'entame du dernier relais avec plus de 37 secondes de retard sur le trio de tête. L'immense champion avala les secondes les unes après les autres bénéficiant d'une entente plus que moyenne en tête entre le Suédois, le Français et le Tchèque préférant s'économiser plutôt que maintenir le train. Erreur, puisque visiblement plus, fort le Suédois Marcus Hellner faussait compagnie à ses deux compagnons d'échappée pour décrocher le cinquième titre olympique de son pays dans l'épreuve, un record. 

S'entendant moyennement et piochant physiquement Martin Koukal et Emmanuel Jonnier s'exposaient inexorablement au retour du relais norvégien. Petter Northung se payait même le luxe de déposer les deux athlètes à la sortie du dernier virage. La République Tchèque prend la troisième place, sans forcer.

La minute mauvais perdant de l'équipe de France :

En France, on n'a pas de médaille mais on a des idées ! C'est ainsi que dans la confusion/frustration/énervement de la quatrième place de l'équipe de France de relais, cette dernière a posé une réclamation à l'issue de la course contre la Norvège assurant que les fondeurs norvégiens étaient entrés dans la zone de passage de relais avec deux paires de ski afin de tester le matériel alors que le règlement n'autorise qu'une paire. Si le directeur des équipes de France, Pierre Mignerey concédait dans la foulée que cette réclamation avait très peu de chance d'aboutir (et ce fut le cas), on ne peut que louer l'esprit de jalousie et de frustration qui a accompagné la démarche.

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Deux centièmes dans le brouillard

À force de critiquer le ski alpin français, on en oubliait que nos meilleures cartouches arrivaient ce mercredi et dans les jours à venir avec le slalom. Cependant rien n'est fait pour Tania Barrioz et Tessa Worley, respectivement 2è et 9è de la première manche du géant. Très bonne prestation d'ensemble d'ailleurs des Français, puisque Olivia Bertrand est 17è et Anémone Marmottan est 19è, toutes les deux à moins de d'1''50 du podium avec des dossard pour la seconde manche qui autorise tous les espoirs de folle remontée comme le Norvégien Kjetil Jansrud l'a fait chez les hommes : 11è de la première manche, il a finalement pris la médaille d'argent (voir hier).

Cette première manche du géant également marquée par la chute de Lindsey Vonn (qui n'a décidément rien de Michael Phelbs). L'Américaine se serait de plus fait mal à la main. Mais voici le pire dans cette histoire ! La FIS avait décidé de ne laisser qu'une minute entre deux départs, la chute de Vonn intervenant au bout de 1 minute et quelques secondes de course, Julia Mancuso s'était à son tour élancée, sauf que les commissaires de course sortaient un drapeau jaune, mettant fin à la manche de l'autre Américaine, devant ainsi remonter, se ré-échauffer, se re-concentrer et perdre une quinzaine de dossard sur une piste visiblement en pleine déconfiture du fait des importantes chutes de neige. Au final, l'Américaine se classe 18è (entre deux Françaises) à 1''20 d'Elisabeth Goergl. De quoi ulcérer.

Médaille de la générosité

Que Thierry Henry fasse un don de 56 000 euros à Médecins sans frontière pour Haïti est une chose, que Hannah Teter, Jennifer Heil et Alexandre Bilodeau donnent leur prime à des ONG en est une autre ! En effet, on a appris que la médaillée d'argent américaine du half pipe et les médaillés canadiens aux bosses (argent pour Heil et or pour Bilodeau) allaient reverser leurs primes de médaille pour respectivement Haïti, la vie des filles à travers le monde et la lutte contre le handicap. Une générosité qui mérite d'être largement souligné venant de la part de sportifs qui ne roulent pas sur l'or (à l'inverse de Thierry Henry) et qui n'ont (grosso modo) que les Jeux Olympiques pour se mettre en évidence. La médaille d'or d'Alexandre Bilodeau lui rapporte 20 000$ canadiens, soit un peu plus de 14 000 euros. Bien sûr je ne vis pas dans le monde des bisounours étant bien conscient que les retombées markenting d'une médaille olympique sont énormes. Cela dit, une médaille ne change pas le train de vie d'un athlète du jour au lendemain à part quelques exceptions type Michael Phelbs, Usain Bolt... Mais cette somme représente tout de même bien plus venant de la part d'athlètes de haut niveau inconnus du grand public que de n'importe quel star du foot qui bat le tambour à grand coups de communiqué de presse.

Le tableau des médailles

À l'heure où j'écris ces lignes (2h25), seuls deux podiums ont été vu mercredi. Suffisant cependant pour permettre à l'Allemagne de récolter une dixième médaille d'argent (5 000m filles) et ainsi reprendre la tête au tableau des médailles aux Américains. Avec 24 médailles, la Mannschaft n'est plus qu'à 5 longueurs de son total de Turin, mais le hic c'est me manque de médailles d'or 7 pour l'instant, 11 à Turin.

La journée est surtout belle pour la République Tchèque avec le titre de Martina Sablikova au 5 000m (déjà titrée sur 3 000m) et la médaille de bronze du relais, du quoi passer de la 16è à la 13è place... juste derrière la France toujours 12è.

Avec son titre au relais, la Suède (8è) cumule une quatrième médaille d'or qui la fait passer devant la Russie.