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Histoire personnelle

Publié le 24 février 2010 par Ravalard
Histoire Personnelle
Mon premier contact avec l'Homœopathie fut plutôt négatif. J'étais alors jeune interne en Médecine à l'Hôpital de La Roche sur Yon (Vendée), frais émoulu de la Faculté de Médecine de Nantes, novice par conséquent, et au cours de la visite quotidienne des malades hospitalisés, sous la direction du chef de Service de Médecine, ce dernier m'interpella en me disant: "Vous faites de l'Homéopathie !" Il voulait me signifier par là que mes prescriptions thérapeutiques étaient un peu trop timides quant aux doses prescrites. Était-ce là un signe prémonitoire ?
Je dus me faire expliquer le terme par un collègue, je n'avais jusqu'à lors jamais entendu ou vu ce terme au cours de mes années d'études en Faculté de Médecine.
J'ai continué ma formation en tant qu'interne, et je dois remercier les médecins que j'ai pu côtoyer à l'Hôpital de La Roche sur Yon, tous médecins d'expérience qui m'ont beaucoup apporté et m'ont fait partager un peu de leur grande expérience clinique que ce soit en médecine d'adultes ou d'enfants, le médecin qui avait en charge le Service de Pédiatrie à cette époque, m'a en particulier impressionné par son savoir médical, et par son aptitude à apprécier une situation d'urgence..
Qu'il s'agisse de situations d'urgence chez des 'grands prématurés' ou chez des grands enfants. Il était bien supérieur en cela, à mon avis, à certains Professeurs de Faculté, et moi comme de nombreux jeunes internes avant et après moi, nous l'avons beaucoup apprécié… Ses courriers lorsqu'il adressait un petit patient dans un grand Service Parisien pour exploration très spécialisée, étaient de véritables synthèses, exposant le cas clinique avec clarté et témoignant d'une culture médicale très vaste.
Je me suis donc installé en 1976, dans une petite ville de province de 12 000 habitants à l'époque. Et j'ai commencé à faire ma clientèle, avec tous ces enfants surtout, atteints de rhinopharyngites, angines, otites à répétition, qui font le lit d'une patientèle. La déception a commencé à se faire jour, car les prescriptions classiques répondaient mal à ces situations cliniques, et la réponse thérapeutique était de plus en plus agressive, antibiotiques plus puissants, anti-inflammatoires, corticoïdes, immunostimulants voire interventions, et répétition…
Je constatais moi-même comme bien d'autres généralistes que des petits patients disparaissaient de ma clientèle, et je pensais que les parents avaient changé de médecins devant mes piètres résultats, mais j'en revoyais certains à l'occasion d'une maladie épidémique ou d'une maladie infantile, et je leur disais: "C'est bien, votre fils semble aller mieux cette année, pas d'otite ni rhino-pharyngite cet hiver! Oui, Docteur, mais il faut que l'on vous dise, on a été voir le Docteur B., homéopathe à La Roche sur Yon, il lui a prescrit un traitement par homéopathie, depuis cela va beaucoup mieux."
J'ai entendu cela une fois, deux fois, puis à force, tout m'est revenu, la réflexion de mon chef de service, les autres enfants améliorés par cette thérapeutique différente. Bien mieux, je connaissais le Docteur B., que j'avais remplacé, jeune interne en médecine, alors qu'il était encore médecin généraliste à Brétignolles, station balnéaire de Vendée. Il s'était ensuite installé comme médecin homéopathe à La Roche sur Yon. Je l'appelais, je passais le voir, assistais à quelques unes de ses consultations, puis je me suis inscrit dans une école d'Homéopathie à Rennes, en Septembre 1980.
J'y rencontrais, élément étonnant un des mes collègues, interne à La Roche sur Yon, qui s'était installé près de mon domicile, pour lequel j'avais et j'ai toujours beaucoup d'amitié. Nous ne nous étions pas concerté avant de nous rencontrer à Rennes. Et nous n'étions pas que deux à Rennes en 1° année d'Homéopathie. Nous étions une centaine. C'est dire l'intérêt que les jeunes médecins éprouvaient pour l'homéopathie à cette époque, c'est dire aussi les déceptions que nous rencontrions tous dans nos pratiques quotidiennes et de nos désespoirs de ne pas mieux faire vis à vis de certaines pathologies mal prises en charge par la médecine dite conventionnelle.
Les enseignants étaient dynamiques et savaient faire passer un enseignement plutôt rébarbatif d'une manière très agréable en semant leurs cours d'histoires vécues dans leur pratique quotidienne. Je citerai en particulier le Docteur Pilard, que je connaissais puisqu'il était étudiant en médecine à Nantes avec moi, le Docteur Lepivert de Rennes, le Docteur Gessant, ils étaient les piliers de l'École, mais venaient aussi en invités des ténors Parisiens tels les Dr. Ileovici, Michaud, Tétau, Sananes, Barbier, etc. Leur expérience nous intéressait beaucoup, même si par moment ils n'hésitaient pas à essayer de bousculer nos 'certitudes académiques', ce qui n'était pas sans brouhaha dans l'amphithéâtre de la Faculté de Rennes.

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