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La vie d'une autre , Frédérique Deghelt

Par Mango
La vie d'une autre , Frédérique Deghelt
Frédérique Deghelt : La vie d’une autre
(Actes Sud, Le Livre de Poche, 2009, 252 p)
« Tu n’es pas ce que tu es, tu es en devenir »
C’est cette phrase de Sartre que Marie, l’héroïne de Frédérique Deghelt, doit appliquer douloureusement dans son parcours vers la redécouverte de soi lorsqu’au lendemain d’une fête, elle se rend compte qu’elle est brusquement devenue amnésique d’une partie de son passé: douze ans exactement! Douze années parties en fumée!
Elle se sent toujours la jeune fille de vingt ans qui vient de rencontrer Pablo, son bel amour russo-argentin, aux yeux verts, dont elle vient de tomber follement amoureuse, sur un miraculeux coup de foudre, comme toute jeune fille en rêve!
Il est d’ailleurs là, à côté d’elle et il l’observe, l’air rieur. Elle remarque quelques petits changements qu’elle n’avait pas notés la veille, lors de leur première rencontre : une petite mèche grise par ci, un soupçon de maturité par là.
Puis très vite des enfants sautent sur le lit qui lui réclament toute son attention pour préparer leur départ à l’école!
Alors, peu à peu et au fil d’un long cheminement douloureux, presque une enquête sur son passé, elle découvrira la réalité de sa vie présente : elle a trente-sept ans et trois jeunes enfants de Pablo, son époux désormais. Ils semblent à eux cinq former la famille idéale!
Mais elle sent bien que quelque chose cloche derrière cette apparence de bonheur familial et que cette réalité qui semble irrémédiablement former son identité actuelle n’est pas sa vérité et ne correspond pas aux désirs et aux espoirs de ses vingt ans!
Qui suis-je vraiment? Que suis-je devenue? Quel autre moi-même sortira du fond de ce gouffre d’oubli?
Sa recherche du temps perdu commence en interrogeant habilement son entourage mais en trichant une fois de plus car elle choisit de ne rien dire de son amnésie sauf à quelques personnes qu’elle sent plus susceptibles que d’autres de l’aider.
Bribes par bribes, elle va alors découvrir qui elle est devenue mais aussi qui elle est au fond et ce qu’elle veut vraiment.
« Parfois, je me demande si je suis tout à fait normale. C’est une idée qui m’effleure soudain au cours de la journée. La distance que j’ai aux choses et aux gens donne à ma solitude un caractère d’étrangeté. Ma seule référence au réel est finalement mon ancrage dans une famille et dans un environnement cotonneux. Le souvenir des autres membres de cette famille, la mienne, est le garant de ma raison d’être. »
J'ai suivi cette histoire sans efforts, avec étonnement et sympathie. J’ai beaucoup aimé Marie comme on aime une amie tout en la plaignant et en tremblant pour elle. La seconde partie, plus axée sur l’histoire d’amour du couple, m’a un peu moins séduite, je l’avoue. L’histoire m’a semblé plus plate, une d’histoire d’amour et de trahison banale comme j’en ai déjà tellement lue, simplement réveillée ici par la découverte de l’importance de l’informatique et du portable dans nos relations actuelles.
Un joli livre cependant sur l'importance de la mémoire et des souvenirs mais aussi sur la nécessité de l’oubli et du pardon en amour comme en amitié!
Merci à Babelio et au Livre de Poche . C'était une lecture commune avec
Manu,
aBeille,
Canel;
Celsmoon,
Frédérique Deghelt : La vie d’une autre
(Actes Sud, Le Livre de Poche, 2009, 252 p)

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