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Premier effet de la rgpp : profs, changez de metier !!!

Publié le 26 février 2010 par Popote67

Six cents enseignants des filières secrétariat et comptabilité de l’académie de Créteil ont reçu une lettre les invitant à changer de discipline, voire de métier. Pour le rectorat, il s’agit de préparer l’avenir!!!!

NATHALIE PERRIER

Vous enseignez le droit et l’économie ? Demain, enseignez les maths ! C’est en résumé le conseil qu’ont reçu plusieurs professeurs du rectorat de Créteil (qui couvre les départements du Val-de-Marne, de la Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne). Dont Cosme Dansou, enseignant en bureautique, droit et économie au lycée Delacroix à Drancy (Seine-Saint-Denis), qui, début février, en pleine polémique sur le projet de mobilité des fonctionnaires, a eu la surprise de découvrir dans son casier un courrier du recteur de son académie, accompagné d’un questionnaire, l’invitant à changer de discipline, voire de métier !

Dans une lettre de deux pages, sobrement intitulée « Evolution de l’offre de formation de l’enseignement professionnel », envoyée aux 600 professeurs des filières secrétariat et comptabilité de l’académie, le rectorat annonce la diminution des formations de la filière tertiaire administrative dans les trois ans à venir et, par voie de conséquence, la réduction du nombre de profs dans cette filière (30 postes de moins).


« Cette évolution ne pouvant s’effectuer sans le concours de la communauté éducative », les enseignants souhaitant s’inscrire dans cette démarche sont invités à remplir une « fiche projet personnel ». Elle est jointe à la missive, et ils doivent indiquer leur situation professionnelle, les formations suivies ces trois dernières années et leurs souhaits d’évolution professionnelle.

« Signe du mépris affiché du gouvernement pour le métier de prof », commente Cosme Dansou, le questionnaire doit être retourné avant le 15 février, soit moins de dix jours après sa réception ! « J’ai 33 ans. J’enseigne depuis cinq ans. Et là, on me demande de décider en quelques jours si je veux devenir prof de logistique, chef de travaux, voire quitter l’Education nationale… Mais ce métier me plaît ! Je ne vais pas en changer comme ça, du jour au lendemain », affirme le prof qui, après avoir travaillé un an comme contractuel, a décidé de passer le concours. Que fera Cosme demain si son poste est supprimé ? Dans son courrier, le rectorat mentionne principalement deux pistes. Les candidats au changement sur la base du volontariat pourront continuer à enseigner, mais dans une autre matière, ou changer de fonction, en devenant chef de travaux ou en préparant les concours de personnel de direction, d’inspecteur ou de gestionnaire d’établissement scolaire.

Avec sa maîtrise d’AES (administration économique et sociale), Cosme pourrait par exemple donner des cours de vente.  « J’ai fait un peu de marketing, c’est vrai. Mais de là à être prof de vente, non ! Je n’en suis pas capable. Les maths, ce serait encore pire ! Je dois avoir un niveau collège ! » Restent les postes de direction : « Principal, chef de travaux ? C’est un autre métier. Si j’ai fait prof, c’est parce que j’aime enseigner à des élèves. » Quant à un détachement vers une autre fonction publique, évoqué dans le questionnaire …« Vous croyez que l’hôpital va recruter ? Non. Et moi, aller dans l’armée, ça ne m’intéresse pas. » Passé la « stupéfaction et la colère », Cosme Dansou a, d’un commun accord avec ses collègues, décidé de ne pas répondre.  « Nous avons reçu ce courrier quelques jours avant l’examen de la loi sur la mobilité. Avec cette loi, si je refuse trois mutations, je peux être mis en disponibilité. Et si j’en refuse encore trois, je suis révoqué. Pour nous, le message est clair : ils veulent nous virer. »

Source : Le Parisien


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