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Texte d'Umar TIMOL.

Par Ananda

La mer si ample dérouille toutes les plaies. Il faut défaire, me dis-tu, toutes ces écumes qui encensent la nuit, il faut partir, dérober les rudesses de la pénombre, il  faut étaler sur les rives toutes les cadences oublieuses du sang et de sa lointaine mémoire. Je veux croire qu'un jour la mer abolira ces visages trop las, trop fatigués. Je veux croire qu'un jour la mer déploiera dans nos larmes la trop pleine pétulance de ses promesses. Je veux croire qu'un jour il fera bleu dans l'antre de nos défaites. Il faut partir, me dis-tu. Et pourtant je ne puise dans les vertus de tes absences aucune sentence, aucune odyssée si ce n'est celle-ci, que la beauté confond la mort. Partir. Cette mer qui te ressemble a l'élégance d'ensauvager ces mains qui brassent, depuis toujours, les mœurs du désespoir. Partir donc. Il faut, me dis-tu, déferler le long de ces terres qui n’ont le souvenir d’aucune appartenance, célébrer le pacte de la fuite et du rêve. Partir me dis-tu, il faut partir, ne pas s’arrêter, s’exiler là-bas, là où la mer vidange dans notre souffle trop enroué les férocités du bleu. Partir. Ne pas s’arrêter. Partir. Tu me dis que la mer est peuplée de tant de périples que la moindre douleur, la plus infime se métamorphose en une trainée de foudre et d’extase mêlés. Tu me dis que la mer est la grande berceuse, qu’il suffit que nos prérogatives inutiles s’affaissent pour qu’elle nous emporte loin, toujours plus loin. Tu me dis tant de choses. Et je n’ose te croire. Mais partir quand même. Que m’importe le vrai ou le faux puisque la mer si ample dérouille toutes les plaies. Partir.

Umar TIMOL.


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