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Ségolène Royal et l'âge de faire

Publié le 27 février 2010 par Exprimeo
Ségolène Royal se situe actuellement à l'opposé de la campagne "bas de gamme" qui caractérise les actions sur les régionales. Le thème à la mode est de dénoncer la "politique de fond de rayons" qui marquerait l'actuel débat des régionales privé de débats de fond. Mais à qui la faute ? La vidéo ci-dessous montre la qualité de contenu qui existe parfois et qu'incarne Ségolène Royal dans de telles circonstances. Cette vidéo mérite d'être regardée avec attention. La mode a longtemps été à la politique des formules. En France, le tournant majeur daterait de 1985 avec la conjonction de trois facteurs : - l'éclosion d'un jeune Premier Ministre qui sait manier à merveille l'image : Laurent Fabius, - une opposition qui rivalise alors sur ce même terrain avec de jeunes leaders comme François Léotard, Dominique Baudis, - un Président "d'une autre époque" qui cautionne cette évolution notamment avec la fameuse émission d'Yves Mourousi du 28 avril 1985 à l'occasion de laquelle François Mitterrand accepte de se prêter à une émission faite de vidéoclips et de questions décalées. Jacques Séguéla a accueilli cette évolution avec une formule lourde de sens "fini la politique, vive la vie". A cette époque, le débat était lancé : les images et les formules allaient remplacer les projets. Cette perspective allait vite s'avérer fausse. Une nouvelle mode s'ouvrait : la stature ou les postures (début de l'année 2000). Les enjeux seraient dans la stature. Une nouvelle étape fut alors franchie. Les campagnes furent composées de statures officielles, formes d'habileté élégante à ne rien faire qui puisse ternir l'image travaillée. L'offensive a alors dépassé la stature officielle pour passer à la sphère privée. Pour être efficace, cette communication visuelle permanente devait créer des émotions. Lors de la campagne 2008, Barack Obama a su créer cette connexion émotionnelle puis le sentiment de partage donc d'appartenance à ce qui devenait une "aventure collective" mais il ajoutait un contenu de fond : la bataille du sens. C'est probablement une évolution analogue qui attend notre pays. Avec Nicolas Sarkozy, l'extraversion est devenue frime même si ce mot est caché derrière l'expression mode de "bling bling". Le clinquant, le frivole ne peut plus être une offre en période de crise, de restrictions, de précarités diverses. La crise impose le rejet de la frime, pire encore du show. Ce temps reviendra probablement lorsque l'univers économique et social aura retrouvé du lustre et de l'espoir pour chacun. C'est peut-être l'ère du contenu dans la proximité ; d'où la mode des visites des terroirs avec les "pieds bien dans la terre". C'est le retour en grâce de l'âge de faire, du concret. Sur ce créneau, Ségolène Royal effectue une campagne régionale dont les résultats mériteront l'attention car c'est indiscutablement une approche nouvelle faite de contenu précis, concret à l'opposé des postures abstraites.

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