Les simplifications pour la cardentité : enfin !

Dans le flot de clowneries habituelles, une petite lueur de bon sens vient de s’allumer. Hortefeux se serait fendu d’une circulaire visant à simplifier grandement les formalités d’obtentions du passeport et de la Cardentiténationalesiouplait. Il était plus que temps.

Evidemment, il est encore trop tôt pour crier victoire, puisque le papier est encore tout frais et que l’application réelle dans les mairies, les préfectures, les ambassades et les consulats n’a pu être vérifiée.

Mais le principe est là ; on peut même le constater sur le site du Ministère de l’Intérieur, de l’Intimité et des Petites Caméras Partout, il suffit de s’y rendre : à partir de dans maintenant tout de suite, les établissements qui délivrent les précieux sésames pourront enfin assouplir les règles.

On se souvient des précédentes simplifications qui avaient permis de ne plus systématiquement faire certifier conforme la moindre copie de diplôme.

Anecdote amusante significative, j’en ai d’ailleurs un, original, sur lequel l’employée, un jeudi soir, sans doute pressée de partir en week-end, a filé un magnifique coup de tampon « Certifié Conforme » dans la foulée d’un travail harassant, rendant le dit diplôme in-photocopiable puisque la copie disposerait alors d’une marque « Certifié Conforme » le rendant non conforme – vous me suivez ?

Avec ces nouveaux aménagements, fini le tennis elbow du préposé au guichet tamponnant moultes papiers devenus inutiles !

Fini, la grosse rombière à verrue poilue qui, de son air de merlan frit, vous explique d’un ton monocorde que « suite à des abus de recrudescence, pour obtenir le renouvellement de la cardentité » – que vous aviez déjà obtenue à son guichet, cinq ans auparavant – « il vous faut autre chose que ce passeport qui n’est pas une preuve d’identité » (mais une piste d’atterrissage pour tampons diplomatiques, comme chacun le sait).

Fini le petit grincheux qui vous explique que c’est à vous de faire les photocopies en triplicata de votre cardentité dans le point poste le plus proche (c’est-à-dire à 10 minutes à pied, soit trop loin pour être revenu avant la p-tain de fermeture à 15H30 – « Mais revenez jeudi, on fait nocture jusqu’à 16H45 !« ) pour en obtenir une nouvelle (ou je ne sais quelle autre démarche idiote) alors que dans le fond du bureau ronronne une grosse Xerox qui sert très manifestement de support pour la vieille carne décharnée qui regarde par la fenêtre en sirotant un café froid depuis vingt minutes au bas mot.

Fini toutes ces petites méchancetés administratives pour tout simplement prouver son identité, alors que le Fisc, lui, n’a jamais eu de remords ou de question à poser, à vous ou votre compte en banque, pour venir se servir au nom d’une République joyeuse, festive et un petit peu foutage de gueule aussi.

Fini fini.

…

Enfin, on peut rêver.