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KHARBOUCHA : du mythe au patrimoine (2/2)

Par Citoyenhmida

Suite et fin.

Le mythe de Kharboucha avait en effet tout pour devenir partie intégrante du patrimoine culturel marocain.
Tout d’abord, dans le domaine de la chanson populaire et notamment la « ayta », caractéristique de la région de Abda-Chaouïa-Doukkala.
On ne peut en parler sans mentionner l’apport de KHARBOUCHA à cet art populaire, souvent mal appréhendé  parce que méconnu et surtout mal compris par les citadins.

Toutes les interprètes qui comptent sur la scène artistique populaire  nationale ont repris les airs et les paroles chantées par Kharboucha,  de Fatna Bent El Houcine à Hajja Hamdaouiya !
La ville de Safi tente de sauvegarder cette mémoire collective en organisant, malgré moult réticences, un festival annuel de l’art populaire de la Ayta, qui regroupe   les nostalgiques de cet art et les jeunes qui s’y intéressent encore.

Dans le domaine de la recherche,   KARBOUCHA a inspiré soit directement soit indirectement un certain nombre de travaux.

Hassan Najmi, Président de la Maison de la poésie au Maroc a réalisé un essai littéraire en langue arabe, aux éditions Toubkal, intitulé  “Al-Aita, poésie orale et musique traditionnelle au Maroc” dont un chapitre est consacré exclusivement à Kharboucha.
Le critique cinématographique Khalid Khodari a pour sa part a publié  “Kharboucha, la femme, Al Aita”,   qui  retrace l’histoire de  notre héroïne.
Le cinéma s’est aussi emparé  du mythe. Le réalisateur  Hamid Zoughi a réussi, d’assez belle manière si l’on croit la critique, à retracer dans « Kharboucha ou Ma Ydoum Hal » l’histoire de cette chanteuse, avec l’aide des deux grandes artistes : Houda Sedki, qui personnifie Kharboucha et Khadija Merkoum, qui a prêté sa voix  pour  en faire revivre le répertoire.
D’autres espaces de la vie culturelle nationale ont puisé leur inspiration dans le mythe de Kharboucha.

Le théâtre, pour commencer .

Abderrazak Badaoui, l’homme de théâtre,  y a trouvé la matière  pour monter sa pièce «Milouda Bent Driss».

Le dramaturge Salem Gouindi a également écrit une pièce intitulée «Kharboucha», interprétée par la troupe de théâtre régionale d’El Jadida.

La téléivision, ensuite.

Le scénario de «Jnane El Kerma», la série télévisée de Farida Bourqia, diffusée sur la première chaîne nationale, est puisé dans l’aventure de cette chanteuse.

La chanson enfin.

« Hikayat Kharboucha », interprétée par Hayat Al Idrissi sur des paroles de Mohamed Al Batouli et une  musique de Saïd Limam  avait connu un certain succès.

Peu de personnes dans l’histoire de notre pays ont,  autant que KHARBOUCHA  simple chanteuse populaire, contribué à la formation d’une aussi grande partie de notre patrimoine culturel.


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