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Veni, vidi, vici

Par Wilverge
Veni, vidi, viciDahab
Égypte
Petite chronique pour vous mettre à jour.
On vient tout juste de quitter l'Égypte en bateau. Youpi! Une progression fulgurante de cent vingt kilomètres qui nous aura pris en tout et partout, (à peine) douze heures.
Cela faisait une semaine qu'on se prélassait au bord de la mer Rouge, à Dahab, un bel endroit qui grandit trop vite. La version bédouine du chill-out thaïlandais.
Le lit n'est pas trop cher, la bouffe non plus. Le soir, tout le monde s'installe sur des coussins dans les restaurants riverains, face à la mer remplie de diamants, à manger un morceau, boire un coup ou prendre une puff.
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Le genre d'endroit qui réconcilie avec tout. Le remède, honnêtement, à notre séjour en Égypte… Le vent marin, la chicha, ça aide à en rire, de ces attrapes touristes.
Comme le musée du Caire.
Une fois le billet d'entrée acheté, si vous voulez voir les momies royales, il faut payer un surplus qui vaut deux fois l'entrée! Quoi! Il faut repayer pour voir un mort enroulé dans du papier de toilette royal? Non merci.
Au premier étage, on se croirait au Costco du Pharaon, avec des étalages à peine déballés et des sarcophages en trop grand nombre éparpillés sur le plancher. C'est le plus grand rassemblement d'objets mal présentés que je n'ai jamais vu. Et pour les curieux, les explications, quand il y en a, sont souvent écrites en Arabe seulement et parfois même, sur des bouts de feuilles lignées!
Décevant.
Les voyages de groupes, par contre, semblent retrouver l'expérience égyptienne poussiéreuse qu'ils recherchent. À la queue, en suivant le guide, encore le guide, toujours le guide.
« Ici, vous voyez tous les objets qui ont été enlevés du tombeau de Tutankhamun, faisant de ce tombeau le plus dispendieux et le plus inintéressant à visiter dans la Vallée des Rois à Luxor. Des questions ?
- (…)
- Voici maintenant un étalage de 13 photos sur la découverte de ce gros coffre. Regardez ici, la septième, qui est collée à l'envers…
- Ouuuhhh
- Pour terminer la visite au plus vite, car cet après-midi nous irons à une fabrique typiquement typique de faux papyrus laids, voici une momie. Lisons ensemble l'explication fournie par le musée : Momie dans un cercueil rectangulaire en bois.
… Et remarquez, sur cette vitrine, cette trace de doigt vieille de plus de 2000 ans
- Wouaaah
- 14 secondes de temps libre, et tous au bus! Des questions ?»
Au fond de la mer Rouge, c'est une Égypte différente qui s'offre à nous. Pas de groupe, ni de vendeurs qui nous crient « want to spend some money !? »
On a la paix. Pas de billet de train à acheter, pas de policier à côtoyer. Même l'hideuse murène de deux mètres paraît tellement joviale, douce et intelligente.
Vous savez, sous l'eau, le poisson-clown fait rire sans même demander de pourboire, ni aux plongeurs, ni à l'anémone. Sur terre, au temple de Karnak à Luxor (et partout ailleurs), les policiers vous montreront avec plaisir des passages déjà ouverts (qu'ils ferment avec un bâton de bois pour augmenter la sensation d'exclusivité) en vous demandant de l'argent - plutôt que de vraiment surveiller afin d'empêcher les Sonia de ce monde de graver leurs noms sur les colonnes comme elles le faisaient dans les toilettes à la petite école.
Veni, vidi, vici
Alors sous l'eau, un matin, un poisson m'a offert un nettoyage dentaire, gratis. Et après, il est parti, sans même essayer de me vendre des appareils orthodontiques. Le bonheur.
Jusqu'à temps qu'une tempête de sable sous-marine débute et efface toute trace de visibilité. On perd les autres plongeurs, on n'y voit rien. En haut, en bas, sur les côtés, que des sédiments opaques. Dix mètres sous l'eau, il fait de plus en plus sombre…
La panique ? Un peu…
Déplaisant ? Pas du tout !
Une partie de plaisir, comparée à s'acheter un billet de train à la gare d'Aswan, où les vendeurs vous niaisent pendant des heures pour finalement vous faire croire que le train est plein…
Le paradis, comparé à chercher une toilette aux pyramides de Gizeh, où le site ferme à 18h00 mais les policiers décident qu'ils finissent de travailler à 16h00, en barrant les toilettes et en refusant de les ouvrir même pour ma mère d'un âge dit respectable.
L'Éden, en comparaison avec se faire mettre dehors d'un hôtel parce que le propriétaire a décidé qu'il accueille un groupe et que nous on est de trop!
***
L'Égypte, j'y suis venu, j'ai vu et j'y reviendrai plus.
Je l'ai vaincu une fois, ça suffit.
À nous la Jordanie.
-Will

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