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Amanda Blank : “Les filles qui rappent n’ont pas le crédit qu’elles méritent”

Publié le 08 mars 2010 par Smaël Bouaici

amanda_blank.1267804538.jpgC’est jet-lagée, en short, allongée dans un fauteuil avec un café dans la main que l’on rencontre Amanda Blank, rappeuse de Philadelphie surgie des soirées du crew Spank Rock. Bien entourée par Diplo et Switch, elle sort son premier album solo intitulé I Love You. Mais ne la croyez surtout pas.

In bed with Amanda Blank. Il y en a sûrement quelques-uns que ça fait fantasmer, surtout après avoir écouté  les lyrics souvent explicites de la nouvelle « dirty mouth » de Philadelphie. Grande copine de Santigold, Amanda Blank est maquée depuis quelques années avec les Spank Rock. Elle s’est signalée avec un tube sur l’album Yoyoyo en 2006, et depuis elle fait partie de la troupe et s’y sent comme un poisson dans l’eau, à base de tournées hardcore (« il n’y a que des mecs, et ils se lâchent vraiment beaucoup ») ou de clips porno, comme pour le titre Loose sur lequel elle pose un featuring (« Je n’étais même pas au courant. Ils ne m’ont prévenue qu’à la dernière minute. Je suis arrivée, il y avait trois filles en train de se la donner »).

De quoi catégoriser Amanda Blank dans la rubrique allumeuse ? « J’écris ce que je sens, si j’ai des idées plus sexuelles, je les dis. J’essaye de ne pas répondre aux questions sur mes lyrics, ça donnerait trop d’importance aux critiques, je fais ce que je sens et voilà. » Comme sur le (très bon) single Might Like You Better et son refrain sans ambiguïté : « Don’t waste my time, just take me home/ I might like you better, if we slept together »

Le reste du disque est du même acabit : des lyrics provocs soutenus par les beats des copains, Switch, Diplo ou XXXchange de Spank Rock, qui lui ont concocté une avalanche entre hip-hop qui danse, électro et clins d’œil à la pop 80’s, comme sur la chanson Big Heavy, une des préférées d’Amanda qui assume totalement : « Je suis fan des 80’s, quand la pop était vraiment bonne et  intéressante. Aujourd’hui, tout passe par la grosse machine des maisons de disque, et ça devient toutes ces merdes bubble-pop qu’on entend. »

White-trash revendiquée mais lucide du haut de ses 26 ans, Amanda ne se fait aucune illusion sur la condition de la femme dans le hip-hop : « Les filles qui rappent n’obtiennent pas le crédit qu’elles méritent. Et si les gens ne vous prennent pas au sérieux, c’est un peu foutu. La plupart des gens qui achètent du hip-hop sont des mecs. Et est-ce que les mecs veulent vraiment écouter des filles qui rappent ? Je ne pense pas. Mes fans sont plus des filles que des garçons. Je ne crois pas que j’aurais un jour des tonnes de mecs qui attendront mon disque. Ce qui les intéresse, ce sont les producteurs que j’ai sur mon album. » Qu’elle se rassure, il y a plein d’autres bonnes raisons d’écouter son disque.

Amanda Blank I Love You (Downtown)

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