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Nous sommes le 8 mars, journée de la femme !

Publié le 08 mars 2010 par Glandouillage

Nous sommes le 8 mars, journée de la femme !
Il est peut être bon de rappeler en ce jour le dicton sur la femme vue par l'homme.
"Les femmes partagent nos peines, doublent nos bonheurs, triplent nos dépenses".
  Nous sommes le 8 mars, journée de la femme !

Elles sont chef-pâtissier, ingénieur en course automobile, conductrice de bus ou géologue-géotechnicienne. Des métiers traditionnellement masculins, mais où elles ont fait leurs preuves. Elles sont aujourd'hui respectées par leur collègues, et suscitent l'admiration de leurs proches. Portrait d'une femme... et pas n'importe laquelle, puisqu'il s'agit de mon épouse au caractère bien trempé !

Nous sommes le 8 mars, journée de la femme !

Nous sommes le 8 mars, journée de la femme !
Qui n’a jamais rêvé de se glisser derrière un gros volant d’autobus, juste pour essayer ? Pour Fabienne, mon petit bout de femme, ce rêve est une réalité quotidienne. Son métier : machiniste-receveur, c’est-à-dire, selon l’appellation courante, conductrice de bus. Elle n'as pas de ligne attitrée. Elle roule sur des dizaines de trajets pour lesquels elle a été formé.  
Avant d’exercer cette profession (qui recrute !), ma femme a commencé par se tourner vers le commerce. "Après le lycée, je ne savais pas quoi faire… J’ai passé un BEP puis un bac pro Vente représentation. Après plusieurs boulots, je me suis rendu compte que rester derrière une caisse ou derrière un rayon à stagner, ce n’était pas mon truc. Comme je voulais travailler, j’ai choisi il y'a quelques mois de me réorienter. Je cherchais quelque chose qui bougeait".

Sa formation terminée, ma femme travaille pour Artois.com, Ensuite, vendeuse, hôtesse de caisse, responsable caisses, animatrice commerciale. "Cela m’a plu un temps mais, au bout de 10 ans, j’en ai eu marre des patrons et des clients mal aimables, des bas salaires et des journées de quatorze heures, week-end inclus ! J’ai essayé de trouver un échappatoire… Comme j’aimais conduire, j’ai me suis inscrite pour une formation via l'ANPE. C’était au début de l’année dernière". Quelques tests (français, maths, logique puis psychomoteurs), des entretiens (avec un psychologue et les ressources humaines) et une visite médicale plus tard, elle est recruté. Elle suit alors la formation intensive au permis D (transports en commun).
Nous sommes le 8 mars, journée de la femme !
Au début, le saut dans le grand bain n’est pas facile… "C’était très impressionnant de conduire un bus de 13 mètres. A l’intérieur, tout semblait énorme ! Par la suite, je me suis sentie de plus en plus à l’aise". Aujourd’hui, elle conduit maximum 9,30 h par jour, selon les jours, avec des pauses de temps en temps. "Il m’arrive de prendre mon service très tôt (à 4h45) et de finir très tard (jusqu’à 21h30). C’est sûr, il ne faut pas avoir besoin de dix heures de sommeil par nuit pour exercer ce métier !"

Elle peut également avoir des latences de plusieurs heures dans la même journée. Par exemple, elle peut travailler de 5h à 8h puis de 16h à 20h. Enfin, elle peut être réquisitionnée les dimanches et jours fériés.
"Mais le plus dur est de ne pas savoir le jour même ce que je ferai le lendemain parce que je n’ai pas de ligne attitrée. Samedi prochain, par exemple, j’ai quelque chose de prévu, mais il faudra peut-être que j’aille travailler…". Ce rythme ne l’empêche pas de voir la famille et nos amis. 
Les filles, nulles au volant ? Mais non ! Même si de plus en plus de femmes la choisissent, ces conditions de travail peuvent expliquer pourquoi la profession reste majoritairement masculine. "Tant mieux ! Je n’aimerais pas travailler uniquement avec des femmes… En général, elles sont "gnangnan". Leurs potins me prennent la tête. Les hommes sont plus francs, plus directs, ils ne font pas de tralalala".

Du reste, elle ne se plaint pas de ses collègues masculins. "Ils sont très sympa. Ils me parlent et me donnent des conseils sur le fonctionnement de l'entreprise. Ils ont un côté protecteur". Et quand on lui parle du fameux cliché "les filles ne savent pas conduire", elle balance : "Oui, certaines ne sont vraiment pas douées… Même moi, je critique leur conduite !". Serait-elle l’exception qui fait mentir la règle ? "C’est vrai que les personnes âgées me disent que je conduis mieux que mes collègues masculins. Je suis moins brusque, plus attentionnée avec les voyageurs. Et pourtant, je suis vraiment speed !".

Nous sommes le 8 mars, journée de la femme !
Là ou elle travaille, pas d’inégalités : hommes et femmes touchent le même salaire. Pas de discrimination non plus du côté vestimentaire. "Je suis presque toujours habillée pareil : chemise, pantalon. Je mets une lavallière (cravate pour femmes) et de tant en temps des jupes. Ce n’est pas pratique et c’est très gênant quand les usagers s’arrêtent à côté dans le bus et regardent les jambes des conductrices. En revanche, je garde mes boucles d’oreille et mon piercing".
Le chef à bord, c’est elle ! Malgré que ce soit une femme, Fabienne sait se faire respecter. "Les gens abusent toujours un peu plus quand le conducteur est une femme. Mais je ne me laisse pas faire quand des jeunes mettent le bazar dans le bus, quand certains restent assis alors que des personnes âgées voyagent debout ou quand d’autres m’énervent parce qu’ils râlent à cause de quelques minutes de retard. Certaines conductrices resteraient derrière leur volant. Moi, pas. Je ne vais pas au conflit mais je me lève, je leur dis de se calmer, de bien se tenir. Certains me respectent, d’autres non. Dans ce cas, je répète. Il faut avoir du caractère pour s’imposer dans le métier…".

Globalement, elle ne rencontre pas de gros soucis à bord, si ce n’est des personnes éméchées qui veulent monter dans son bus. "Dans ce cas, je ne les laisse pas faire. Je suis le chef à bord. De toute façon, en cas de problème, je peux déclencher une alarme et la sécurité. Quand ils me disent que je suis charmante et sont à deux doigts de me demander mon numéro de téléphone, j’esquive. Je dis que je suis mariée et que j’ai des enfants. C’est plutôt marrant tant que cela ne devient pas lourd".


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