Magazine Culture

Cap sur Sillicon Valley

Publié le 10 mars 2010 par Hunterjones
Cap sur Sillicon Valley
Proctor Loof et Sabrina Binaire avaient quitté Montréal à pied en janvier 2008.
Ils avaient quitté ce condo qu'ils aimaient tant pour la côte Ouest Étatsunienne.
Muni chacun d'un pac sac contenant principalement des espadrilles et des bottes, de 25 000 dollars en liquide hérité de la mère à Proctor qui venait de mourir et d'une bombe.
Oui une bombe, pour faire sauter Sillicon Valley qu'ils considéraient comme le symbole de la technologie.
Technologie source de tous leurs malheurs.
Proctor travaillait dans une usine de fabrication de moutarde. Son rôle était de frapper avec un petit bâton sur chaque couvercle de moutarde récemment usiné au fur et à mesure qu'il sortait de la chaine de montage afin que ça fasse "clock" et non "clack".
Clock, clock, clock, clack! allez on retire le pot, il est mal vissé par la machine, on doit le refaire à la main. Proctor prenait alors le pot litigieux et le plaçait dans une boite qu'il allait livrer au département de la main d'oeuvre en fin de journée qui le visserais "à bras" le lendemain. On avait coupé son emploi pour le remplacer par une machine. Il avait bien gagné quelques points dans l'union des artistes en jouant "l'ami" dans plusieurs publicité, il se considérait d'ailleurs comme le meilleur pour tendre un muffin ou un café au personnage principal d'une publicité d'un air sympathique.
Cap sur Sillicon Valley
Sabrina avait pour sa part elle aussi perdu son emploi de préposée au comptoir de la banque du Canada. On avait fermé sa succursale et on l'avait remplacée par un guichet. Elle aussi avait fait de la figuration dans des publicités, c'est là qu'elle avait rencontré son amour, Proctor Loof. Lui se tournait d'un air ahuri vers la caméra et elle laissait tomber sa tête maternellement sur le côté à l'écoute des rabais annoncés par une voix hors-champs. Le faux-couple qu'il formait à la télévision en était devenu un vrai. Quand on lui avait dit qu'on la retoucherais informatiquement car elle avait une ligne "imparfaite" pour une annonce de whippet, elle avait disjoncté et choisi de tout laisser tomber.
Avec son amoureux, elle avait décidé que quelqu'un quelque part devait payer. La bulle technologique avait éclaté sur les marchés financiers il y a quelques années, maintenant c'est Sillicon Valley qui allait éclater.Cap sur Sillicon Valley Leur ami Ben Hatar (AKA "Pat"), qui avait des liens avec les Hell's, leur avait trouvé une bombe. Ils marcheraient de Montréal à la côte Ouest car utiliser une voiture irait à l'encontre de leur mission.
Les tremblements de terre mutliples à travers le monde, les tornades, les dérèglements climatiques étaient, selon eux, directement liés à notre utilisation de la voiture. L'attitude généralisée et répétée sur des tonnes de génération de laisser à la génération suivante la fardeau de gérer le problème les rendait malade. Ils avaient choisis de régler tout ça eux-même.
Cap sur Sillicon Valley
Pour garder le moral de leur longue épopée (Ils avaient survécu à un très rigoureux hiver à Winnipeg l'an dernier) ils se récitaient des passages de leur idole Gaetan Rosenberg, l'auteur du livre Patates Frites et autres Philosophies qui lui, réclamait à grand coup de révolution des actions politiques continues afin de faire changer les choses. L'adaptation cinématographique récente de son livre "Conneries en Cannes" les avaient beaucoup peinés car le cinéma allait à l'encontre de leur mission. Même si eux-même étaient d'anciens candidats à la visibilité par écran cathodique.
À San Francisco, ils avaient profité d'une splendide journée.
"Impossible d'appeller quelque part sans que ce soit une machine qui nous réponde" avait bougonné Proctor.
"Tu sais que depuis un an, à 11h00 AM chaque matin, une machine appelle chez moi même si je leur ai dit que je ne voulais rien savoir de leur service de câble?" avait dit Sabrina
"Tout ça doit cesser, Sabie" avait craché Proctor, plein de venin.
"Hey...Ce...ce n'est pas Jake Gyllenhaal ça là bas?..." dit soudainement Sabrina.
Cap sur Sillicon Valley
"Je...je crois que oui..."
"On va le voir? peut-être pourrait-il même nous donner les coordonées de son agent!"
Ils avaient finalement constaté que c'était plutôt K.D.Lang et s'étaient fait signer un autographe sur le bras.
Leur mission avait du coup changé, ils réalisaient que leur potentiel d'acteur sur la côte Ouest serait peut-être plus profitable qu'au Québec. Ils avaient choisis de se rendre à L.A. et faire la chasse à l'agent.
Mais où trouver une imprimante pour faire imprimer leurs portes-folios...
Bombe?
De quoi parlez-vous?

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Hunterjones 432 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines