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Interview EXCLUSIVE de Claude Onesta sur l’état des sports de salle à Toulouse

Publié le 10 mars 2010 par Lgs

SDC14315Vendredi 5 mars dernier Claude Onesta était attendu à la Brasserie des Beaux Arts à Toulouse, quai de la Daurade, aux côtés de son cousin Gérard Onesta (photo), tête de liste d’Europe Ecologie aux élections régionales en Midi Pyrénées pour dire que ce dernier était ‘un gars bien’ mais pas que…à la fin de la rencontre et en exclusivité pour La Gazette Sportive et Radio Occitania, le sélectionneur le plus titré du sport français est revenu sur la situation pour le moins bancales des sports de salles à Toulouse qui l’inquiète…forcément !

Inquiet forcément, quand on voit la difficulté des clubs à avoir des projets dynamiques. Pour bien connaitre le projet du handball parce que, même si je n’en suis plus un acteur, j’y ai gardé tellement d’amis proches que forcément j’y suis confronté. Si je vois aussi un peu à distance l’évolution du projet volley qui montre bien un niveau de stagnation et des difficultés ; la difficulté aussi a ré-implanter un vrai projet basket dynamique…Cela fait apparaitre aujourd’hui, au regard de ce que je connais mieux c’est-à-dire la définition des projets dans d’autres grandes villes de France, voire dans d’autres pays d’Europe, le sport de haut niveau est aujourd’hui une question souvent liée au rapport à l’argent. Ce rapport à l’argent est double. Soit il y a la capacité à attendre des collectivités locales des moyens et des aides complémentaires mais c’est tellement ringard comme démarche qu’aujourd’hui on ne peut pas en faire une politique de club. Il y a par contre une nécessité pour ces mêmes collectivités d’associer complètement leur politique à l’activité dans son ensemble  et non pas à dissocier les activités de type ‘masses’ et de type ‘élite’ comme si c’était deux mondes différents. Au contraire, ils sont très liés et ont mutuellement besoin l’un de l’autre. Je crois que ce qui manque aujourd’hui c’est que quand on parle de sport de haut niveau on ne peut associer uniquement les intérêts d’une ville.  Quand les gens viennent voir un gros match à Toulouse, ils ne viennent pas que de la ville. Ils viennent des alentours, du département voire de la région.’

onesta
Un Palais des Sports inadapté…

‘Avoir donc des clubs opérants au niveau régional dans le sport de salle à Toulouse cela implique qu’il faut être capable d’avoir une politique, d’avoir des moyens liés aux infrastructures. Aujourd’hui le Palais des Sports ne répond pas entièrement au bon fonctionnement des sports de salles. Parfois ils y sont trop nombreux (les clubs, ndlr). La concurrence finie par être une dispersion des moyens. Il y a tellement de contraintes dans l’utilisation, ne serait-ce que pour les entrainements, qu’au quotidien le fonctionnement des clubs est difficile. Au final tout le monde le vit mal.  Quand vous avez peu de solutions, peu de moyens et qu’en plus au quotidien vous travaillez dans la difficulté, forcément que vous souffrez.  Il faut véritablement que les projets puissent être des projets partagés avec la collectivité, notamment la Mairie de Toulouse. Je crois vraiment qu’il faut arriver à trouver un fonctionnement performant, des moyens conséquents mais à l’échelle de ce qu’est le sport de salle. Il faut aider les gens à mieux s’organiser, se structurer pour qu’aujourd’hui les projets soient des projets dynamiques en premier lieu pour les dirigeants. C’est difficile de porter un projet de souffrance. Les gens s’usent. Je vais essayer d’apporter ma pierre à l’édifice pour que dans la difficulté et la crise actuelle, on puisse rebondir sur des solutions plus conséquentes. Pour mieux connaitre le projet du handball, il y a véritablement une structure dirigeante solide. Il y a une vraie culture du handball à Toulouse depuis maintenant une trentaine d’année. Il y a la volonté du président et d’une équipe qui l’entoure de vraiment pouvoir générer des solutions et des améliorations pour amener plus de qualité mais surtout des projets plus ambitieux. Il ne suffit pas de le dire pour le faire mais il faut du temps pour le mettre en œuvre. Sur ces choses là, pour ce qui est du handball, c’est sur la bonne voie, mais faut-il encore qu’à court terme, les résultats sportifs ne mettent pas tout cela en péril.’

Un club omnisport, la solution ?

‘Si vous associez des gens en difficultés et pour ne pas générer des solutions supplémentaires, vous allez avoir additionné les problèmes. Donc ce n’est pas forcément une solution. Je crois qu’il faut générer des moyens conséquents, trouver les bonnes solutions et quel est le fonctionnement le plus adapté au quotidien pour avoir des équipes plus performantes. Il faut leur donner les moyens de travailler dans les meilleures conditions. Je crois que les structures politiques et les clubs actuels doivent travailler ensemble pour mettre tout cela en œuvre. Alors un club omnisport, pourquoi pas, ou alors un club suffisamment uni pour partager peut être pas tout, mais une partie. Mais je le répète, si vous ne faites qu’associer des moribonds, cela fait plus de mal que de bien. A moyens réduits, il faut peut-être penser aussi à des projets moins éparpillés.  Vouloir avoir des équipes dans toutes les disciplines est peut-être un projet trop difficile à porter.’

propos recueillis par Nicolas Le Cheviller et Sébastien Zanato


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