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"Proibido proibir" : Rio de Janeiro sans son masque

Par Lorraine De Chezlo
de Jorge Duran
Drame brésilien - 1h45
Sortie France 10 octobre 2007
avec Caio Blat, Maria Flor, Alexandre Rodrigues,...
Prix du meilleur film - Biarritz 2006
et de nombreux prix de festivals latinoaméricains...
Une colocation à Rio de Janeiro : Leon, étudiant en sociologie, studieux et amoureux de la douce Leticia, et Paulo, interne en médecine, dilettante, idéaliste et coureur de jupons. Leticia d'ailleurs ne le laisse pas infdifférent mais les liens de l'amitié étant sacrés, les distances sont gardées... Au Brésil comme ailleurs, plus qu'ailleurs peut-être, la vie n'est pas tout rose. Paulo est touché par Rosalina, une patiente leucémique de l'hôpital où il travaille. Cette femme a deux fils qu'elle n'a pas vus depuis longtemps. Les trois amis auront alors à coeur de lui redonner de l'espoir, de lui retrouver ses fils. Ce ne sera pas simple... L'un, vendeur ambulant, a été la victime d'une balle (perdue ?) de la police, et le second, Cacauzinho, ne rêve que de vengeance alors qu'il est poursuivi pour avoir été témoin de l'embarrassante affaire...
Comment le cacher à Rosalina ? Comment la soutenir ? Comment contenir Cacauzinho et tenter de le faire voir sa mère sans qu'il risque sa vie ?
On retrouvera avec émotion le Buscapé de Cidade de Deus (Alexandre Rodrigues) (et Maria Flor, je suis certaine de l'avoir vue jouer, mais où ?). Jorge Duran réalise un film du même éclat, plus empreint d'un réalisme brésilien actuel.
Ce film sait nous toucher simplement, avec une nonchalance toute brésilienne, même quand la douleur est là. Paulo soulage sa patiente au cannabis, lui redonne le sourire, Paulo opère sans moyens et chez lui Léon blessé alors que la tension entraînée par sa convoitise pour Leticia s'est immiscée entre eux. Cette amitié entre eux trois est si forte et touchante que la violence qui s'invite dans leur quotidien est poignante. Jorge Duran mêle dans son scénario des accents de romance hédonique à la dure réalite politique et sociale de ce géant d'Amérique latine. Aucun plan n'est laissé au hasard, et si l'architecture moderne du siècle dernier y occupe une grande place c'est parce que Leticia est étudiante en architecture mais surtout pour dénoncer un certain déclin du progrès. Ordem et progresso... Le progrès en laisse beaucoup de côté, quant à l'ordre... où le trouver quand les policiers sont libres des pires exactions...
On en oublie les clichés brésiliens et on plonge dans un quotidien d'étudiants qui n'est épargné ni par les tourbillons de l'amour, ni par les violences criminelles et la lutte pour survivre.
Le seul Hic! : à part au Cinéma
Diagonal de Montpellier (qu'il en soit remercié), je ne sais pas si beaucoup de salles hors de Paris l'ont projeté. Et c'est fort dommage...Indéniablement un de mes films de l'année, un de ces films qui me donne du mal à me hisser hors du siège de la salle de ciné quand la lumière revient... Adorei !
Site officiel du film - Proibido proibir
Lignes brisées - Fluctuat.net
Num Rio de Janeiro de verdade - Omelete (en portugais)
L'avis d'Herwann Perrin - Blog Culturel

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