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Un oxymoron : le PQ favorise la création de richesse

Publié le 12 mars 2010 par Magazinenagg

Le 25 février dernier, le PQ a publié un cahier de réflexion sur la création de richesse contenant une série de questions qui feront l’objet de discussions et de débats lors du colloque qui se tiendra les 13 et 14 mars au Centre des congrès et d’expositions de Lévis.
En introduction, on y lit entre autres :

……
La richesse des nations est en bonne partie fondée sur les individus. Ce sont les femmes et les hommes qui permettent à une entreprise de générer des activités économiques et qui en sont les propriétaires. Ce sont les citoyens, en payant taxes, impôts et tarifs, qui fournissent en partie les revenus de l’État. En favorisant l’enrichissement des Québécois, nous favorisons l’enrichissement collectif et le renforcement de la nation québécoise.
……


Le Québec doit maintenant franchir une nouvelle étape. Il ne s’agit plus de rattraper les autres nations, mais de les dépasser. Pour ce faire, un gouvernement souverainiste mettra l’accent sur l’enrichissement des individus à chaque étape de la vie.
….
À la lecture de ces paragraphes, je me suis dit qu’enfin le PQ avait compris que la richesse d’une société est directement proportionnelle à la richesse des individus qui la composent.
J’étais presque décidé à voter PQ aux prochaines élections. Malheureusement, c’est après l’introduction que tout se gâte.
La plupart des questions devant servir à alimenter la réflexion des congressistes suggèrent que l’État intervienne de plus en plus dans la vie de tous les jours.
La section 1 du document, Des Québécois plus riches, est digne d’une bible interventionniste. Par exemple la question 6 :
Question 6 : Doit-on inciter ou contraindre tous les employeurs à instaurer une politique de conciliation famille-travail qui inclurait une ou plusieurs des mesures possibles d’aménagement du temps de travail (horaires variables et flexibles, banques de congés pour obligation familiale, services de garde en milieu de travail, télétravail, semaine de travail réduite ou condensée, etc.)?
Le choix entre les différentes mesures pourrait s’effectuer entre les employeurs et les employés concernés ou, le cas échéant, leurs représentants syndicaux.
La pauvreté relative du Québec découle d’un environnement économique hyper règlementé. Selon l’indice de liberté économique de l’Amérique du Nord de l’Institut Fraser, le Québec se classe 59e sur 60.
Mais les solutions suggérées pour créer de la richesse sont plus de réglementation, plus de bureaucrates et plus de pouvoir aux syndicats.
Décidément, c’est à en pleurer.
La section 2, Des Régions plus riches, est tout aussi pathétique. La première question à laquelle on invite les congressistes à débattre :
Question 1 : Le Québec devrait-il élaborer une politique de l’entrepreneuriat afin de stimuler une culture entrepreneuriale? Si oui, quelles mesures parmi les suivantes devraient être mises de l’avant :
Révision de tous les obstacles bureaucratiques auxquels se heurtent les petites et moyennes entreprises;
Offrir un programme de prêts de démarrage d’entreprise garantis par le gouvernement (Ex. : Prêts garantis de la Société d’habitation du Québec);
Assurer un revenu minimum aux nouveaux entrepreneurs lors de l’achat d’une entreprise existante ou du lancement d’une nouvelle entreprise par la création d’un programme d’assurance démarrage PME. L’entreprise devrait contribuer à ce programme à sa 2e ou 3e année d’existence;
Création d’un programme de soutien à la mise en marché. Une partie des fonds investis devrait être remboursée à même une partie des profits générés par la vente des produits mis en marché;
Pour favoriser l’entrepreneuriat, le PQ suggère plus de bureaucratie, plus de programmes, plus de sécurité, etc. Finalement, tout ce qui va à l’encontre des valeurs entrepreneuriales !
La section 3, Se donner les moyens de réussir, est la seule, à mon avis, qui propose des pistes de réflexion utiles. Malheureusement, elle n’est pas entièrement exempte de suggestions interventionnistes. À la question 17, on suggère que l’État soit le maître d’œuvre de l’électrification des transports :
Question 17 : Un gouvernement souverainiste devrait-il initier un grand chantier sur l’électrification des transports qui pourrait couvrir la recherche et le développement, la création d’entreprises, ainsi que le démarchage d’investissements étrangers, y compris pour la production de voitures électriques?
À la section 4, Un Québec plus riche de sa matière grise, à la question 11, le document suggère, rien de moins, de financer les programmes de modernisation des entreprises :
Question 11 : L’État devrait-il offrir aux entreprises un incitatif fiscal afin qu’elles se regroupent pour investir dans des programmes de formation et d’achat d’équipements à la fine pointe des nouvelles technologies?
Pourtant, dans le communiqué de presse annonçant le colloque, Mme Marois déclarait : « Ce n’est plus l’État qui doit être au centre de notre enrichissement national, ce sont les Québécois eux-mêmes ».
Ce serait comique si le PQ était l’ADQ ou QS. Mais il est probable qu’il formera le prochain gouvernement. Dans ces conditions, nous ne pouvons prendre à la légère les suggestions interventionnistes incluses dans ce document de réflexion.
Les péquistes sont des interventionnistes incorrigibles. Il semble que les seuls moyens d’action auxquels ils peuvent penser consistent à demander au gouvernement d’intervenir toujours plus dans la vie des gens et des entreprises. Exactement le contraire de ce qu’il faut faire pour favoriser l’enrichissement des individus et de la société.
Toutefois, il est inutile de paniquer. Il faut plutôt espérer que comme d’habitude les congressistes passeront la fin de semaine à s’entredéchirer et accoucheront d’une souris.

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