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Algerie, masculin feminin

Par Citoyenhmida

Trente ans de la vie de deux personnages. Celle d’un algérien et d’une algérienne. Un roman réaliste, mais sans amertume.

1962. Le roman s’ouvre une délicieuse anecdote, racontée par une petite écolière algérienne. L’instituteur interdit à ses élèves d’utiliser le stylo rouge pour souligner. Le texte en bleu sur le fond blanc de la page souligné d’un trait rouge rappellerait trop le drapeau de la puissance coloniale, vaincue et boutée hors du pays !

C’est dans cette ambiance que Lilas et Ali, les narrateurs de la même histoire, évolueront !

Leurs deux récits  s’entrecroisent et se recoupent dans le dernier roman de Maïssa BEY.

bleu blanc vert

Dans “BLEU BLANC VERT“, paru en 2006 chez les Éditions de l’Aube et chez les Éditions Barzakh, et réédité en mars ,  elle nous promène dans la capitale algérienne, celle des biens vacants occupés par les familles venues des villages abandonnés, celle des premières années d’espoir d’une vie meilleure.

A travers le témoignage d’une jeune  fille qui avance vaillamment dans la vie d’adulte, l’auteur nous parle de la condition de la femme algérienne, des difficultés qu’elle a à s’adapter à la nouvelle Algérie, du couple.

Parallèlement,  un jeune homme nous guide dans les dédales de l’Algérie des hommes, de la course au pouvoir ou de la lutte pour un travail, de l’Algérie de la corruption et des passe-droit !

De décennie en décennie, ce couple va tenter d’arriver à la réalisation de son rêve  personnel, en passant à travers d’une histoire tourmentée, marquée par des événements parfois historiques, comme la guerre des Sables en1963, festifs comme le Festival culturel panafricain en 1969, sportifs  la Coupe du Monde de  1982, ou encore dramatiques comme les événements d’Alger en Octobre 1988.

Ali, devenu avocat et Lilas, psychologue, traversent ainsi cette Algérie, chaotique, pleine d’espoir,  cette Algérie qui va basculer de l’islamisme rampant à un intégrisme dévastateur.

1992. Le roman se clôt sur l’assassinat du président Boudiaf, « l’homme à la main tendue ».

Véritable documentaire sur l’Algérie indépendante, BLEU BLANC VERT ne laisse rien à l’ombre de la société d’Alger, sans pourtant sombrer dans ce que certains romans maghrébins affectionnent tant en termes d’exotisme et de misérabilisme.

Maïssa BEY nous raconte, dans une belle langue française, sobre, claire mais  percutante, l’Algérie telle qu’elle l’a voit, telle qu’elle l’a vit, telle qu’elle est.


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