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Poésie médiévale perse : ROUDAKI (880 – 940)

Par Fabien Francoperse


Ce monde n’est que vent, ce monde est légende fugace,
Jouis donc de ta vie en savourant les yeux noirs des grâces,

Jouis donc de l’instant, de cet instant qui passe 
Maintenant oublie le passé, oublie tes hélas,

Plus rien n’existe pour toi sauf ces boucles parfumées,
Plus rien n’existe pour toi sauf ce ravissant visage de fée ;

Sache que la fortune sourit à celui qui sait donner et prendre,
Et l’infortune s’accroche à celui qui ne sait ni offrir ni prendre ;

Verse-toi donc du vin, qu’importe que tout trépasse,
Ce monde n’est que vent, ce monde n’est que nuée, hélas

  Il y a plus de vérité dans ces dix vers que l’on ne pourrait trouver dans une bibliothèque entière. Originaire d’un petit village de montagne à l’est de Samarkand (actuellement en Tadjikistan), Roudaki fut le poète officiel de l’émir samanide Nasr II (914-943) qui le couvrit d’honneur. Il est le premier grand poète de la littérature persane. Il cultiva presque tous les genres : panégyrique, élégie funèbre, lyrisme amoureux, poésie bachique, poésie narrative et morale. Il mit en vers le célèbre recueil de fables d’origine indienne connu sous le nom de Kalilé et Demmé, qui devait connaître un énorme succès en Orient avant d’être la source principale de La Fontaine. La tradition lui prête une œuvre considérable, qui malheureusement a presque entièrement disparu. Aveuglé sur la fin de sa vie, peut être à cause de ses opinions religieuses, Roudaki retourna mourir dans son pays natal.

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