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Un déni de maternité?

Publié le 11 mars 2010 par Etsinonrien
Un déni de maternité?Non, rassurez-vous, je ne vais pas polémiquer une énième fois sur les propos d'Elisabeth Badinter. J'ai juste envie de vous raconter un truc qui m'est arrivé et dont j'ai pris conscience il y a peu de temps. Quelque chose de très intime. Mais j'ai besoin de le mettre par écrit, pour mieux le comprendre et l'intégrer.
Lolotte, ma fillotte, a débarqué dans ma vie il y a 7 ans et demi. Le choix d'avoir un enfant avait été mûrement réfléchi, même si ma vie de couple n'était pas tous les jours un long fleuve tranquille. Rapport à mon sale caractère.  J'étais relativement jeune, à l'époque, mais Jules était à mes côtés depuis plus de 5 ans déjà et puis bon, voilà, j'étais folle de lui, je voulais un enfant. Lui moins, il n'était pas contre mais c'était un peu comme se jeter dans le vide : une fois que tu décides de le faire, tu ne peux plus revenir en arrière.
L'arrivée de Lolotte a donc été préparée comme il se doit, tels de futurs parents dignes de porter ce nouveau titre, nous sommes rentrés à fond dans les joies du pouponnage et du maternage. Il fallait assurer et nous avons assuré. Tant bien que mal, mais toujours avec l'envie de bien faire.
Oui, mais voilà, ma Lolotte, j'avais beau l'aimer de toutes mes forces et l'admirer comme la huitième merveille du monde, j'avais souvent besoin de m'en "débarrasser". J'avais besoin d'air, besoin de travailler, besoin d'être seule, besoin de vivre. Oui, vivre, car je me sentais esclave de mon enfant. Je l'ai envoyée très tôt  en vacances chez ses grands-parents et elle ne me manquait pas vraiment. J'étais bien sans elle. Je sais que c'est terrible de tenir ces propos, mais je n'en étais pas consciente à l'époque.
Quand Chacha, mon p'tit gars est né, cela n'a pas vraiment résolu le problème. Problème que je niais, bien évidemment. J'étais persuadée que tout allait bien, que c'était légitime d'avoir besoin d'être seule. Et pourtant, j'étais mal. Mal dans ma peau, mal dans ma tête. Mal dans mon couple. Je ne trouvais pas ma place de maman. Pour moi, ces enfants que je chérissais plus que tout au monde m'avait volé ma liberté : je ne pouvais plus sortir comme je voulais, faire ce que je voulais, tout se transformait en contrainte et me pesait profondément. Du coup, je me plongeais corps et âme dans le travail, trouvant toujours un prétexte pour ne pas avoir à m'occuper des enfants et je me sentais moins coupable puisque c'était pour faire avancer ma carrière professionnelle et donc en faire bénéficier mes enfants.
Et puis, il y a eu ce burn out, l'année dernière. Un épuisement monumental. Suivi d'un pétage de plombs haut en couleurs. Une envie de tout quitter, faire reset et tout recommencer, autrement. A ramasser à la petite cuillère.
Et Jules m'a ramassée à la petite cuillère. Doucement, mais sûrement. A grands renforts de "tu ne vas pas bien, tu ne veux plus de moi, mais je suis là quand même et je reste à côté de toi." Jules, dans toute sa splendeur.
Aujourd'hui, je suis debout. Je récupère doucement et je dors beaucoup :-) . 
Mais surtout, surtout, je revis. Je revis car j'ai envie de rentrer chez moi le soir et de serrer Lolotte et Chacha dans mes bras. Car j'ai envie d'aller me balader en famille le weekend, de leur lire des histoires. Car je n'ai plus envie de les éloigner de moi. Bien sûr, mon activité professionnelle reste fondamentale pour mon bien-être, tout comme les dîners en tête à tête avec mon Jules ou les restos entre copines. Bien sûr, il me reste encore des petites choses à régler pour être pleinement épanouie.
Mais j'ai enfin accepté que ma vie ne soit plus comme avant, comme avant les enfants. Ça y est, ils font partie de ma vie et j'y trouve enfin du sens. Et j'arrive enfin à en parler.

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