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Imparfaits, libres et heureux (Pratiques de l'estime de soi) (Christophe André)

Par Alexandra

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L'Histoire commence

par un passage de Poil de Carotte, écrit par Jules Renard, réservé et hypersensible, neurasthénique comme on disait alors … L'estime de soi est de deux sortes : la satisfaction et le mécontentement de soi. Nous nous sentons tous concernés ….

J'ai aimé ce livre

pour sa simplicité de lecture malgré la complexité du thème : construire, réparer, et protéger son estime de soi, c'est l'histoire d'une vie ! Le livre déroule ce thème selon un ordre aussi structuré que structurant. Autrement dit, l'on se sent de mieux en mieux au fil des pages, mais ce n'est pas magique. La démarche de changement comporte de bien comprendre ce qui ne dépend plus de nous (comme notre passé, ses souffrances et ses carences), et ce qui dépend de nous (le rapport à ce passé, et la conduite de notre quotidien). Il faut agir pour changer, et plus précisément procéder à d'incessants allers-retours entre action et réflexion. Changer, cela s'apprend, cela se pratique

Rappelons à titre préliminaire que la France est le pays qui détient le record mondial de consommation de psychotropes. Et nous ne parlons pas ici des consommations "indirectes" d'anti-dépresseurs (le tabac, l'alcool, la bouffe) …

Alors gentiment, aimablement, Christophe André nous accompagne au pays de "l'estime de soi et du respect de l'autre". Ce binôme gagnant / gagnant, cette position + / +, ce postulat de coopération – appelons ce pays comme il nous parle, de toute façon il y fait bon vivre et vivre ensemble,– nous est offert par la psychologie humaniste. Laissons à Freud et Lacan les pathologies et la grande froidure. Bienvenue dans la psychologie pratique, positive, qui accueille et respecte ses patients, croit en eux, et les écoute. Au revoir "silence et divan", Bonjour "accueil et relation".

Et c'est ainsi, gentiment, aimablement, que Christophe André nous libère en dénonçant sans peur et sans relâche les trois fléaux de nos sociétés et de nos psychismes : la performance, l'abondance et l'apparence empoisonnent notre estime et le respect de l'autre. S'il ne s'agit pas de nier que les signes de reconnaissance sociale (affection, sympathie, amour, admiration, estime reçues) et les signes de performance (réussites, actions couronnées de succès) sont des carburants de l'estime de soi, il s'agit de rappeler qu'ils ne sont que des carburants … Alors, comment allons-nous ? Mais plutôt mieux que les autres ! …. Comme nous savons être sympathiques avec nous-mêmes quand tout va bien. Et voilà qu'un grain de sable, voire deux, voire plusieurs enraye la machine …

J'ai aimé ce livre …

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A quelles autres œuvres cela me fait-il penser ? …

…J'ai aimé ce livre …

Toujours gentiment, toujours aimablement, Christophe André nous raconte comment nous en sommes arrivés à une construction de soi devenue indispensable. Enfants de la fin du XXème, enfants du XXIème, enfants des démocraties modernes, ne vous sentez-vous pas libres ? Nous voilà responsables de nos choix de conjoint, de famille, de destinée, bref de notre place dans la société. Notre soumission au groupe n'est plus aussi écrasante, nous pouvons choisir les règles auxquelles nous conformer, nous pouvons changer de place, nous pouvons nous inventer, nous pouvons être digne de nous-même. Et nous pouvons résister aux pressions et aux manipulations.

Dans les sociétés traditionnelles, les fortes inégalités liées au rang de naissance empêchaient la mobilité sociale. Etre digne revenait à tenir sa place de naissance sur l'échiquier social, à être conforme. Pour les nés pauvres et opprimés, le christianisme rappelait que les gagnants du jeu social perdaient leur place dans l'au-delà, que les derniers seraient les premiers. Et d'ici-là, le modeste exerçait sa fierté et sa noblesse dans le travail bien fait.

Quand les grandes révolutions politiques et intellectuelles nées du XVIIème ont favorisé la mobilité, il est devenu possible de changer de place : des pauvres arrivent à faire fortune, des nobles tombent dans la misère. Et la méritocratie est une médaille au revers qui s'appelle l'échec dans la compétition sociale. Celui-ci ne trouve plus de justification dans le destin de naissance, mais devient un problème de manque de valeur personnelle.

Si les classes dominantes, par l'héritage de la fortune et de la bonne éducation, conservent leur avance sur les pauvres désormais en situation d'être accusés de leur pauvreté !, ce n'est pas le destin qui continue de se jouer de nous. En réalité, toute société sécrète ses propres normes et ses propres pressions. Et sur la durée, le combat consiste à internaliser les sources de l'estime de soi. L'estime de soi est l'outil de notre liberté et de notre autonomie psychologique.

Et c'est alors que l'on va découvrir avec bonheur et imperfection que notre vie n'est pas une suite de moments décisifs, où tout ce qui se joue serait définitif. Que chacun de nous n'est comparable qu'à lui-même, et l'accepter, c'est lâcher prise, c'est tenter de comprendre.

Nous serons prêts à ce stade à intensifier notre présence à l'instant. Les techniques de méditation de type pleine conscience favorisent l'entraînement de l'esprit vers davantage de liberté, pour choisir sur quoi porter et maintenir son attention. Etre libre, c'est être maître de soi-même et des mouvements de son âme. Ces techniques de méditation correspondent à une réalité de modifications cérébrales fonctionnelles tangibles, que l'on commence à observer par des études de neuro-imagerie.

Effacés derrière le sens donné à ce que l'on fait, ressentant notre valeur et notre place dans la communauté humaine, assumant notre part de divinité, notre estime sera devenue notre respiration.

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Si vous vous posez des questions et attendez des réponses pratiques sur ce qu'est une bonne estime de soi ? Quels en sont les bénéfices ? Comment la développer durablement ?Quelles en sont les boiteries ? Que faut-il faire d'estimes de soi vulnérables ?,

Si vous voulez savoir ce que signifie Prendre soin de soi, Ne plus se juger, Se parler, Cesser de se faire du mal, Etre aimable avec soi, Lutter contre ses complexes, S'écouter , se respecter et s'affirmer, S'occuper de son moral, Vivre avec les autres

Si vous voulez être votre meilleur ami …

Si vous voulez savoir ce qu'est le bien-être et la liberté …

A quelles autres œuvres cela me fait-il penser ?

Sur le tout unique que nous sommes, j'ai pensé à De chair et d'âme, Boris Cyrulnik. Sur le changement qui s'apprend, en se souvenant qu'en ce cas, le comment l'emporte sur le pourquoi, j'ai pensé à la Programmation Neuro-Linguistique.

Dans la colonne à droite (sous l'intitulé "Albums Photos"), vous trouverez des informations pratiques sur ce livre, des morceaux choisis, ainsi que la biographie et la bibliographie de l'Auteur.


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