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Quand la socio s’intéresse au climat : épisode 2 « Les « sceptiques »"

Publié le 24 mars 2010 par Gaya

La science est omniprésente et surtout, chaque camp (sceptiques ou non) se réclame de celle-ci. Sur les différents débats, on ne retrouve en aucun cas de dénonciation de la science, au contraire. Dans la sonnette d’alarme qui est tirée, l’argument qui revient souvent c’est bien d’écouter les scientifiques. L’exemple le plus récent, je l’ai eu avec cette vidéo, typique d’une communication extrême mais qui illustre bien ce qui vient d’être dit: The big ask.

Cela mène à un autre thème récurrent: le rapport entre sciences et société, l’expertise et le rôle de la science. Pour revenir au changement climatique (CC) et au controverses, Hélène Guillemot souligne que les critiques contre le GIEC et surtout contre le consensus sont maintenant bien connus. Par exemple le consensus est accusé d’être anti-scientifique et l’argument que la science ne fonctionne pas sur consensus, qu’un opposant unique peut avoir raison, qu’un consensus a déjà été démenti est souvent utilisé à la lumière des controverses passées. Une autre catégorie d’arguments concerne le caractère hégémonique des sciences du climat qui sont « accusées » de dominer et absorber les autres problèmes (notamment les problèmes environnementaux)

Ces critiques sont à la fois scientifiques et politiques. Il est a noter qu’un Allègre ou un Courtillot ne se disent pas hostiles aux problèmes environnementaux mais affirment que d’autres sont peut-être plus importants. Ils ne se déterminent ni contre la réduction des gaz à effet de serre (GES) ni contre les économies d’énergies.

Le personnage de Courtillot à la lumière des controverses, devenu très présent dans les médias en ce moment apparaît comme très mesuré. Il semble qu’il ait développé tout un argumentaire rhétorique et un comportement pour être admis dans de vraies controverses sur les CC. Même s’il n’est pas intégré dans les controverses internes, il se positionne comme candidat crédible au titre d’un scientifique impliqué.

A ce titre, on peut remarquer dans ses différentes interventions il fait toujours une distinction entre le débat scientifique et le débat citoyen. Tout le monde le voit, en public, c’est quelqu’un qui se montre courtois et modéré, soucieux de respecter les règles des controverses. En plus, il n’omet pas de rappeler ses bonnes relations avec des climatologues (mais « oublie » de mentionner Allègre…) Il n’hésite pas à indiquer que c’est un « cheminement scientifique » qui l’a conduit à s’intéresser au climat, domaine où il pense pouvoir apporter ses méthode de géophysicien.

Les climatologues sont aussi des physiciens et au nom de l’éthique scientifique, se doivent de reconnaître les incertitudes. Il essaye par cette attitude de regagner une crédibilité qu’il avait perdu en 2007 (consulter entre autres sur ce sujet Sciences² le blog de Sylvestre Huet) au moment de la publication d’un article scientifique erroné.

C’est un scientifique qui condamne la violence et critique de fait les journalistes qui sont dans la calomnie. Avec ses réactions sur l’affaire du Climategate, qui a eu très peu d’échos en France, il s’est positionné en scientifique responsable. La stratégie de Claude Allègre quant à elle est diamétralement opposée.

Pour aller plus loin dans l’analyse, on pourrait opposer les cultures épistémiques (c’est à dire et rivalités entre chaque discipline. Les controverses sont le fait de scientifiques non climatologues, qui ont donc une culture scientifique différente. Les oppositions prennent leur sources dans des sciences qui travaillent différemment et ce qui est souvent critiqué, c’est la prééminence de la modélisation en climatologie (contrairement aux sciences plus expérimentales).

En ce qui concerne les erreurs du GIEC (dont je parlerai dans le prochain épisode) la réponse des climatologues s’est focalisée sur le fait que le coeur du modèle restait exact malgré les quelques erreurs. Le problème réside dans le manque d’adaptation des modèles à l’échelle régionale et qu’il est donc difficile de prévoir les impacts alors que la demande sociale est extrêmement importante.


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