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La crise grecque, en direct de Berlin

Publié le 30 mars 2010 par Pierre

La crise grecque, en direct de BerlinCet article  a été rédigé par Antoine, notre envoyé spécial en Allemagne, spécialiste des questions concernant l’outre Rhin. Après de longues études en sociologie politique, Antoine est devenu un expert reconnu des questions de politique allemande. Il appartient désormais à l’école des Hautes Analyses Politiciennes de Francfort. Il est connu dans le milieu pour être un défenseur de la « Frankfürter Touch ». Afin de préserver l’anonymat de notre expert, sa photo a été retouchée numériquement.

Une des jeunes collaboratrices d’Angela

La crise grecque, en direct de Berlin
Merkel rencontrée au hasard d’un trajet en train m’a confié un jour qu’Angie appliquait à la politique ce qu’elle avait appris tout au long de sa vie dans le domaine de la physique. La pression doit toujours été déplacée vers des endroits plus calmes sous peine d’explosion.

Dans le cas de la crise grecque, la chancelière a scientifiquement appliqué ces préceptes. D’un côté, une opinion publique chauffée à blanc par une presse ouvertement anti-grecque, de l’autre, des partenaires européens largement en faveur d’un plan de sauvetage.

La crise grecque, en direct de Berlin
L’ange de fer a vu le bébé grec lui tomber sur les bras au plus mauvais moment, elle qui doit déjà subir d’innombrables attaques sur sa politique intérieure (politique sociale considérée comme proche de la décadence romaine version fin de l’Empire…) et extérieure (scandale du bombardement de Kunduz…).

En guise de préparation au débat national, le quotidien Bild a subtilement rappelé que les grecs partaient à la retraite à 60 ans (tiens, tiens…) et qu’il était hors de question que les Allemands, dont la retraite est fixée pour leur 67eme anniversaire, paient pour eux.

Crise barométrique oblige, Angie a joué la montre à l’extérieur, tout en miaulant sa fermeté à la tribune du Bundestag.

Fin du sommet Européen et de retour à Berlin sous les applaudissements des medias : Merkel s’est imposée et les Allemands ne paieront pas un centime pour les Grecs.

Une lecture un peu plus fine de l’accord dévoile cependant une réalité différente. Si

La crise grecque, en direct de Berlin
les Grecs ont vraiment besoin d’argent frais, ce n’est pas uniquement le FMI mais également les Etats-membres et en particulier l’Allemagne qui paieront, ce que peu ou pas de journaux outre-Rhin soulignent. Comme souvent, elle aura su manœuvrer son opinion publique avec talent sans faire exploser la dictature du consensus en Europe.

Angie n’est pas moins populiste que son homologue français. Mais quand elle doit concilier enjeux continentaux et basse-cour nationale, ses connaissances en physique appliquée lui permettent de s’extraire brillamment des situations les plus complexes. Quitte à cacher l’inavouable derrière son mystérieux sourire.

Antoine


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