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Didier Migaud toujours sans successeur

Publié le 03 avril 2010 par Exprimeo
La 4ème circonscription de l'Isère détenue par Didier Migaud depuis 1988 n'a toujours pas connu son élection partielle qui pourrait se dérouler les 30 mai et 6 juin 2010 dans un contexte de très forte abstention. La semaine prochaine devrait être une semaine décisive en la matière. L'élection est annoncée pour le 30 mai et le 6 juin. Le PS devrait faire connaître le nom de son candidat tandis que la droite locale cherche toujours son représentant. C'est une élection inconnue pour 4 raisons. 1) Le départ de Didier Migaud crée le vide. Il avait incarné ce territoire depuis 1988, puis renforcé son emprise grâce à une gestion géographiquement très sélective de la Métro. Mais pendant toute cette période aucun héritier n'a été installé. Si bien que son départ précipité et surprise crée un vide total. Le ticket PS semble évoluer vers la désignation de MN Battistel, sa suppléante, avec un adjoint de Seyssins, façon de symboliser la continuité d'une personnalité désormais tenue à un strict devoir de réserve qui la maintiendra rigoureusement à l'écart de cette élection partielle. Ce qui est certain c'est que son départ a créé un vide considérable qui ne sera que très partiellement comblé par le vote d'un successeur comme député. 2) Le taux de participation s'annonce très faible. Si pour des élections régionales, la participation dépasse à peine 50 %, pour une élection isolée de ce type par un beau week-end de mai, cette participation pourrait avoisiner les 35 %. Ce facteur ajouté à l'absence de notoriété des candidats signifie que la prime sera totale pour le camp qui mobilisera son électorat. La représentativité des électeurs sera faible. Gagnera le candidat qui sera capable de faire voter son camp. 3) Dans ce cadre, le PS est confronté à deux dangers. D'une part, vivre une première primaire avec un candidat écologiste qui arrive en première position. C'est possible. Les parties urbaines de cette circonscription qui représentent les 3/5 du corps électoral ont enregistré des scores très forts d'Europe Ecologie. La question de l'autoroute Grenoble Sisteron, celle du désenclavement de Grenoble font de ce territoire un enjeu important pour les Verts. D'autre part, second danger, que cette circonscription passe à droite. Là le schéma est simple. L'électorat de gauche sait que cette élection n'a aucun enjeu et reste à la maison. Mais l'électorat de droite, ayant purgé sa contestation lors des régionales, se mobilise pour saisir une chance de victoire inespérée et crée la surprise comme en 1968 dans ce secteur et dans des circonstances alors bien entendu totalement différentes. 4) Par conséquent, pour la droite, cette élection partielle a une signification importante. Tout d'abord, la fédération UMP 38 peut-elle se permettre une nouvelle déroute électorale ? Non. Elle est déjà très affaiblie par la déroute régionale. Un échec cinglant à la législative enlèverait tout dernier crédit à l'actuelle fédération. Ensuite, une fois le préalable précédent opéré, l'enjeu réside dans le choix du candidat. Trois profils s'affrontent : le sage, les successeurs éventuels, le rempart ponctuel. Le premier profil du sage est celui de M. Gilabert, humaniste, expérimenté, conceptuel, rassembleur. Il est indiscutablement celui qui dispose du cadre programmatique le plus solide, du contenu personnel le plus élaboré. Sa désignation comme son élection ne peuvent qu'honorer l'exercice d'un mandat public. Le second profil, les "successeurs éventuels", est celui de la "nouvelle génération" (Casavecchia, Marchiol, Puissat ...). Cette génération doit encore attester sa capacité à s'inscrire dans une logique départementale prometteuse. Ils ont fait leurs classes sous l'ancienne majorité départementale (Carignon ou Saugey) mais pour l'instant n'ont aucun fait d'armes significatifs. Pour Casavecchia, l'ancrage Villepin peut lui permettre de mobiliser les déçus du sarkozysme. Pour Marchiol et Puissat, l'échec cinglant serait lourd d'impacts sur l'image de marque. Il reste donc un troisième profil, celui du "rempart ponctuel", et dans ce registre émerge Pierre Gimel qui en 1978 fut le meilleur opposant au député d'alors Louis Maisonnat. Son âge permettrait également de préparer dans la douceur et dans le rassemblement les prochaines élections. Par conséquent, troisième et dernier constat, le choix de la droite sera très instructif tant dans la méthode choisie que dans le nom de son candidat. Pour toutes ces raisons, cette partielle s'annonce véritablement comme l'élection inconnue.

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