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Siddharta: Angelin Preljocaj à l’opéra Bastille

Publié le 04 avril 2010 par Regardscurieux

Je fais partie des lecteurs conquis de Siddhartha de Hermann Hesse, une lecture forte sur le cheminement spirituel, et je nourris une admiration certaine pour des chorégraphies d’Angelin Preljocaj, dont la plasticité charnelle percute avec précision. Le mariage des deux relevait donc d’une réconciliation nécessaire et d’une forme de transcendance au goût du jour.

L’amatrice de danse a trouvé dans le ballet Siddharta les jalons du plaisir visuel. Une exhubérance curieuse dans les tableaux du début et, comme toujours, des corps à corps remarquables. La fluidité des mouvements des corps amoureux  dessinait l’arabesque des bas reliefs indiens tout en préservant la puissance des corps libres. Parmi  ces dialogues à deux, le tableau représentant Siddharta (Nicolas Le Riche) et son cousin était remarquable: tenus l’un à l’autre par leurs vêtements, ils dessinaient un échange harmonieux et singulier, proches, opposés, imbriqués.

La beauté esthétique des tableaux du combat, des danses macabres (où les forces du mal se jouent des humains inertes), de l’éveil ( une belle Aurélie Dupont voltigeant dans l’air et un corps de ballet frémissant comme des libellules), la sobriété des lumières ont pris le pas sur la musique dissonante de Bruno Mantovani, dont je suis parvenue à faire abstraction.  Les hyper-décors successifs de Claude Lêveque avaient le mérite d’une présence suspendue et énigmatique: une hyper-lune en métal, un châssis de poids lourd reluisant, une grande maison illuminé de l’intérieur.

La quête de Siddharta manquait toutefois de souffle. Etait-ce l’effet de la musique qui donnait l’impression d’une rechute cyclique? Ou le lien tenu entre les tableaux successifs? Je ne sais pas trop. J’en retiens simplement  de belles visions fragmentaires que l’on peut recomposer à souhait dans notre propre quête. Une quête que l’on habillera de nos mots et de nos significations.

Pour les admiratifs du travail de Preljocaj - l’adresse de sa résidence permanente le Pavillon Noir à Aix-en-Provence 

Le 2 avril 2010, Sidharta à l’opéra Bastille

SIDDHARTA Nicolas Le Riche

L’EVEIL Aurélie Dupont

LE ROI Wilfried Romoli

SUJATA Muriel Zusperreguy

YASODHARA Alice Renavand

ANANDA Stéphane Bullion

LES 2 TENTATRICES Séverine Westermann
Christelle Granier


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