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White Collar, saison 01 : Plaisir Frauduleux

Publié le 06 avril 2010 par Polgornek

White Collar, saison 01 : Plaisir Frauduleux

C’est une surprise, mais qui s’ajuste bien avec l’air du temps. White Collar, série sympathique, symptomatique, au concept léger, s’avère une heureuse surprise. Entre la réussite honorable et le guilty pleasure.

Le pilot avait quelque chose de rafraichissant, pour une série qui ne proposait rien de nouveau. Des ingrédients basiques, empruntés à droite, à gauche, mais dont l’agencement, l’addition, a permis de créer une alchimie immédiate. On éprouve un sentiment de déjà-goûté, mais l’ensemble est relevé par une pointe épicé. Une composition aux saveurs locales, mais orchestré avec suffisamment de talent, pour (re)créer une œuvre dynamique. Dans White Collar, on ne retiendra pas le concept, légèrement l’histoire ou les intrigues, mais on savourera les personnages et leurs interprètes. La valeur ajoutée repose sur le duo. Au programme, dynamique de l’antagonisme et jeux de l’enfance. Le flic et le voleur. La cadence des buddy-movies.

Ici, pas de magie pour expliquer la réussite, mais un timing impeccable. Aux succès des NCIS, Castle ou Mentalist, on déduit une tendance au retour des séries à personnage. A ce titre, White Collar n’est pas sans entretenir quelques similitudes avec le show de Bruno Heller. Neal Caffrey vs Patrick Jane. Match quasi nul. Intelligence partagée aux confins du génie, même arrogance, séducteurs, rétro-stylés. Enfin tous les deux doivent composer avec un passé d’escroc et leur nouvelle association avec la police ou le FBI possède les atouts de la rédemption (ainsi que des projets plus personnels ou intimes). Si les deux séries partagent des caractéristiques concernant leurs personnages ainsi qu’une attitude décontractée, White Collar diverge sur l’entourage de Caffrey. Le super-escroc est chaperonné par Peter Burke, et ce dernier, n’a rien du faire valoir (anti-Lisbon). Ce choix explique pourquoi l’équation fonctionne si bien. Opposer une intelligence tout aussi acérée au génial Caffrey permet de rendre le jeu du chat et de la souris moins prévisible. Jusqu’à inverser les rôles. Le rythme du buddy-movie joue sur des différences visibles (caractère, physique, look, conception de la loi), mais sa mécanique est pervertie par la nature des personnages.

Petite série sympathique, White Collar n’a pas la prétention de bousculer les codes télévisuels, mais de suivre un chemin tracé par d’autres avant elles. Un show tendance, capable de plaire à un large panel, sans pour autant se prostituer. Elle entre dans la catégorie des formula show à fil rouge (Mentalist encore une fois, ou Castle dans une moindre mesure), sexy (personnages, esthétisme de New-York), fun malgré des enquêtes parfois obscures (le monde financier des cols blancs), avec des personnages charismatiques (le touche-à-tout Neal, peintre, sculpteur, historien, financier, œnologue, le non-moins malin Burke) et des seconds rôles adorables (mention à Tiffany Thiesen en épouse et Willie Garson en complice). A l’image de Neal, la série offre un visage confiant, sûre d’elle, de ses qualités comme de ses limites, n’hésitant pas à jouer avec elles. Tout au long de ses quatorze épisodes, la saison aura su dérouler son charme, développer son fil rouge et poser des bases comme personnages afin de rassurer la fidélisation. Show bien pensé, bien réalisé, White Collar se savoure comme une friandise. Pas de la grande cuisine, mais on apprécie d’y retourner régulièrement.


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